Hommage posthume

Le décès de Monsieur Mohamedou Dièye, Directeur du collège Sebkha 1, survenu le 30 juillet 2020, à l’hôpital national constitue une grande perte pour ses parents, mais aussi pour toute la famille scolaire mauritanienne, tant l’homme faisait consensus autour de lui. En effet, ses qualités humaines et professionnelles étaient unanimement reconnues par tous ceux qui l’ont connu. D’abord comme professeur, il a principalement exercé au lycée et au collège1 de Sebkha où il a fait preuve de compétences didactiques et pédagogiques hors norme. Dans sa conception de l’enseignement l’apprenantétait toujours l’alpha et l’oméga de toute entreprise éducative. Puriste et méticuleux, Humble à souhait, jamais il n’a versé dans la forfanterie et ses maîtres mots étaient la conscience professionnelle, l’amour du métier, l’esprit de sacrifice.

Ses qualités intrinsèques d’éducateur et sa boulimie de travail ont naturellement fait qu’il a gravi les échelons dans son collège, pour se hisser au poste de Directeur. Son établissement étant le seul collège public jouxtant des zones populeuses comme l’ancien Cinquième, Kouva, la Cité Plage et une partie de Basra, c’est naturellement qu’il accueille un très grand nombre d’élèves. Ainsi, au début de chaque année scolaire, en plus des élèves régulièrement inscrits, on y voit, plusieurs semaines durant, une foule compacte et hétéroclite de parents d’élèves en quête du fameux sésame :l’inscription de leurs enfants ; ces derniers étant soient de nouveaux admis, soient des élèves provenant d’autres établissements de Nouakchott ou de l’intérieur du pays. Mais en dépit du nombre limité de places dont il pouvait disposer, le Directeur s’évertuait toujours à satisfaire le maximum possible de demandes, quitte à se retrouver avec une pléthore d’élèves dans les classes, car pour lui, l’éducation des enfants était une priorité absolue.

En tant que Directeur d’établissement, il a toujours entretenu d’excellentes relations avec son personnel d’encadrement, même si sa forte personnalité lui permettait, si le besoin s’en faisait sentir, de monter au créneau et de taper du poing sur la table. Pour lui, le travail bien fait primait sur quelle qu’autre considération que ce fût. Son ambition débordante et sa motivation inoxydable à l’épreuve du temps lui ont toujours insufflé l’énergie nécessaire pour braver la lassitude, pour ne pas dire le burn-out.

Mais en bons croyants, nous savons que la sentence implacable et inéluctable de l’Omniscient finit toujours par tomber, car « A Lui nous appartenons et à Lui nous retournerons ». La maladie vient d’arracher brusquement Mohamedou Dièye à notre affection. Son port fier sans être altier, son sourire affable et son altruisme légendaire nous manqueront à jamais. Pourtant, malgré notre tristesse, la conjonction d’un certain nombre de facteurs, comme des signes de la Providence, nous incite à l’optimisme : musulman pieux, Mohamedou Dièye a été arraché à notre affection le jour de la station d’Arafât, la nuit du jeudi au vendredi, veille de l’Id Al Adha et, pour boucler la boucle, de fines gouttelettes d’eau rafraîchissantes sont tombées, comme pour atténuer l’impact de la canicule qui prévalait juste après qu’il a tiré sa révérence et au moment de son inhumation.

Puisse Dieu le Tout-Puissant l’accueillir en son paradis Firdaws. Priez pour lui.

Youssouf Dièye

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4 comments

  1. Vraiment il été un pére un professeur..ect qui fessait tt pour nous.. et aujourd’hui il est parti à jamais💔💔😢…k Allah l’accueil dans son paradis firdaws

    • Hadiyetou Camara

      Monsieur Dieye comme on l’appelait,j’ai toujours dit que j’ai beaucoup de chance d’avoir un professeur comme lui, aujourd’hui grâce à lui,je suis arrivé à un niveau supérieur.
      Repose en paix monsieur Dieye que Allah t’accorde la jannat el virdows

  2. Dors en paix cousin. Un homme franc et serviable. Honnête et courtois, tu as vécu dignement et tu t’en es allé calmement. Qu’Allah t’ouvre les meilleures portes de sa miséricorde au paradis.

  3. Ce témoignage ô combien fort, de la plume d’une personne dont le franc-parler n’est plus à démontrer, suffit à mesurer la grandeur d’âme de l’homme qu’il fut.
    Repose en paix, Mohamédou !

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