Face à l’intrusion subite du Coronavirus, la plupart des mauritaniens se trouvent désarçonnées et désorientées par une situation à laquelle ils n’étaient guère préparés.
En effet, les citoyens sont pris en étau entre le confinement, le couvre-feu et la flambée des prix. Une situation de plus en plus intenable et face à laquelle ils ne savent plus à quel saint se vouer. Avec la fermeture du principal marché populaire et la réduction drastique de toutes les activités menées par les petites gens c’est toute la chaîne du secteur informel, un des leviers de l’économie familiale qui est brisé, exposant du coup des milliers de citoyens à la précarité et à une diète qui ne dit pas son nom.
Le gouvernement qui a jeté son dévolu sur une campagne de sensibilisation à outrance n’a jusque là rien prévu de concret pour répondre à la détresse économique des ménages frappés de plein fouet par cette crise sanitaire.
Face à cette situation, l’Etat devrait prendre ses responsabilités et mettre en branle une batterie de mesures destinées à soulager les populations et notamment les plus vulnérables.
Parmi les mesures qui pourraient être mises en œuvre : la distribution des kits alimentaires, la suspension du règlement des factures d’eau et d’électricité pour les ménages, la baisse du prix du carburant, une subvention pour les produits de première nécessité et une prime spéciale pour les fonctionnaires et notamment les plus vulnérables d’entre eux comme les enseignants qui ne survivent que grâce aux appoints gagnés dans le secteur privé.
Ainsi, en plus des 41 milliards du programme prioritaire « Ewlewiyati », il urge que les milliards déboursés par les hommes d’affaires en guise de contribution aux efforts de lutte contre le coronavirus, se reflètent sur le panier de la ménagère.
Bakari Guèye