Dans le cadre de ses activités pour la promotion des droits de la femme et, plus particulièrement, de l’abandon de la pratique des MGF/E et des mariages précoces, ABEPAD, en partenariat avec FCIL-Mauritanie, a initié une formation pour sensibiliser et renforcer les capacités des jeunes filles leaders issues des milieux scolaires au Lycée Dar Naim I.
Le combat contre les pratiques attentatoires à la dignité de la femme constitue une préoccupation fondamentale de ABEPAD et, cet engagement, qui est mû par la volonté de promouvoir les droits de la femme, passe obligatoirement par un changement de mentalités.
Au cours de ces sessions, des jeunes filles et des femmes leaders ont été formées à la technique de la contre argumentation culturelle afin de pouvoir relayer les infirmations au sein de leurs communautés et ce, après avoir fait le tour de plusieurs classes pour sensibiliser les autres les lycéennes.
Munies de la théorie des contre arguments culturels, religieux sanitaires et juridiques, les jeunes filles leaders ont adhéré avec enthousiasme au combat pour la promotion de l’abandon de la pratique des MGF/E et des mariages précoces.
Cette adhésion des bénéficiaires de la formation s’est traduite par la convocation des mères et des sœurs à des réunions de restitution de la formation. Ces séances se sont déroulées dans un excellent climat et ont permis à des mères de familles de faire des témoignages poignants qui attestent de la prise de conscience du phénomène et de la nécessité de soutenir la poursuite des études des jeunes filles.
Il apparait très clairement dans les témoignages des mères de famille que, dans un monde où l’on se bat pour l’autonomisation des femmes, tout ce qui entrave la scolarisation des fillettes et des filles doit être combattu.
Il convient tout de même de souligner que, cette prise de conscience des dangers de la pratique des MGF/E et des mariages précoces sur la santé et la scolarisation des filles, suppose une mobilisation générale de tous les segments de la société pour éradiquer ces dites pratiques.
Les pères et mères de familles ont une très grande responsabilité dans la pratique des mariages précoces et des MGF/E car nous sommes dans un pays où l’on ne peut marier une fille sans au préalable en avoir informé le père, et exciser les filles sans, au moins, la complicité des mères.
Au cours de cette formation, les jeunes filles leaders ont fait ressortir dans des témoignages de la pratique des MGF/E et des mariages précoces, l’ampleur des drames et des souffrances subies par des jeunes filles qui en ont été victimes.