Sauf accrocs de dernière minute, le congrès du principal parti sur la scène politique nationale, en l’occurrence l’Union Pour la République se tiendra à la fin du mois en cours. De fait, la Commission provisoire chargée de la gestion du parti a convoqué les délégués à l’effet de reprendre les travaux du 2ème congrès national ordinaire, le samedi 28 décembre 2019.
Ce conclave intervient dans un contexte particulier marqué par une élection présidentielle ouverte et transparente qui a abouti à l’alternance pacifique au plus haut sommet de l’Etat entre deux présidents démocratiquement élus, d’une part et par les retournements survenus au sein du paysage politique, d’autre part.
En effet, la scène politique nationale a été complètement chamboulée : d’une part, de nouveaux leaders politiques ont émergé et d’autre part, l’opposition classique regroupée au sein du FNDU, -déjà écartelée dans un premier temps par l’absence d’une position commune sur la participation ou non à la présidentielle et dans un deuxième temps par le dilemme du choix d’une candidature unique ou en rangs dispersés,- a été laminée et a enregistré une cascade de défections.
La plupart des déçus de ces tergiversations (notables, cadres et acteurs politiques qui militaient au sein de formations politiques de l’opposition et autres personnalités indépendantes), séduits par le projet de société proposé au peuple mauritanien par le candidat Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, ont gonflé les rangs de la Majorité présidentielle.
A ceux-là, sont venues s’ajouter les nombreuses Initiatives de soutien. Un phénomène qui n’est pas nouveau dans le paysage politique national-surtout en période électorale- mais qui a connu, lors du dernier scrutin présidentiel, une implosion sans précédent.
Aujourd’hui, la question qui taraude tous les esprits est de savoir si les caciques du parti Union Pour la République accepteraient-ils de céder de la place aux nouveaux alliés ?
Les congressistes sont tenus de trouver réponse à ce premier défi, d’autant plus que le parti au pouvoir, bras politique du Gouvernement est, à ce titre, le vaisseau où tous les soutiens, qui manifestent leur adhésion au programme politique Ta’ahoudaty, doivent être embarqués, sans distinction aucune.
Avec le climat d’ouverture à tous les segments qui prévaut actuellement, il est tout à fait légitime que les congressistes insufflent un sang neuf à leur parti en intégrant les nouveaux venus aux instances dirigeantes de leur famille politique nouvelle.
Ce faisant, l’Union Pour la République contribuera à l’instauration d’un climat politique apaisé, propice à la participation et à l’implication de l’ensemble des fils de ce pays à l’œuvre de construction nationale. Comme l’a souligné, à plusieurs reprises, le Président de la République, « la Mauritanie a besoin de toutes ses forces vives ».
La refondation du parti Union Pour la République constitue également un autre grand défi à relever. Il s’agit de poser de jalons nouveaux en vue de faire de l’Union Pour la République une formation politique forte et crédible, capable d’accompagner et de vulgariser les grands plans et stratégies de développement que le Gouvernement aura à mettre en œuvre au cours du premier mandat présidentiel, au profit des citoyens dans les domaines vitaux, notamment les chantiers prioritaires comme l’éducation, la santé, l’accès aux services de base, etc.
Enfin, dernier défi à relever et non des moindres : le resserrement des rangs. Le prochain congrès devrait être l’occasion pour les différents pôles d’enterrer la hache de guerre et d’agir afin de préserver à leur formation, le statut de première force politique du pays.
Autant dire que l’Union Pour la République est aujourd’hui à la croisée des chemins et il sera ce qu’en feront les congressistes lors de leurs assises le weekend prochain. Mesurent-ils les enjeux ? That is a question !
Mohamed Ould Samba