A Nouakchott, capitale de la Mauritanie, les préoccupations sont portées sur les préparatifs de la fête de Tabaski : habits, nourriture, mouton à sacrifier et les étrennes à prévoir constituent le casse-tête quotidien à deux jours de l’id El Adh’ha. Autant dire que les pères de famille ont du pain sur la planche.
Au marché 5éme les passages sont bloqués, hommes et femmes, viennent faire leurs achats pour la fête. Malgré le manque d’argent On retrouve les femmes chez les poseurs de cils et d’ongles, chez les vendeurs de greffage et de bazin ….
« On est en préparation de la fête de Tabaski, je suis venue ici pour me faire belle, faire des pauses cils et du tatouage, il n y a pas d’argent mais on se débrouille. » Raconte Dieynaba Dia, une usagère de services cosmétiques au marché.
Se débrouiller et garder bon espoir.
Ce qui compte c’est la joie de fêter, estime cette autre cliente : » machaallah c’est pas mal vous savez que nous on a que la fête de tabaski il n y a pas beaucoup d’argent mais on remercie le Tout Puissant, on fait avec on demande au bon Dieu de fêter en paix. C’est du tatouage ça ne prend pas beaucoup de temps et ça dure aussi. »
A celles qui déboursent sans compter ou qui trouvent des solutions pour limiter les dépenses, Khadi dieng vendeuse de Bazin donne des conseils
« Je demande aux femmes de faire doucement avec la fête, la vie devient de plus en plus difficile les gens n’arrivent plus à réunir les deux bouts, elles doivent vraiment prendre conscience de cela et éviter de créer des problèmes à leur mari et se vivre au-dessous de leur moyens. »
Malgré les difficultés les boutiques grouillent de monde et les ventes sont très intéressantes jusqu’à épuisement de certains produits comme les mèches …
Hamidou Ndiaye a du mal à cacher sa joie. : « Dieu merci on ne s’attendait pas à ça ! les clientes sont venus nombreuses on a même vendu les mèches très rapidement, on vend tout ce qui est cheveux, ongles parfum et autres. »
Ces jours d’avant Tabaski sont une aubaine pour des commerçant qui avait commencé à désespérer tant la dèche avait semblé plomber leurs affaires :
Khadi Dieng : « Le marché ça va surtout en cette période de fête, c’est un peu dur parce qu’il n’y a pas d’argent mais on remercie le bon dieu. »
» Avant la fête c’était encore plus difficile on ne vendait presque pas mais avec la fête de Tabaski il y a pas beaucoup de clientèle. Je vend des bazin venant de kaédi et du Mali. »
Et Adia absatou Tijane de dire : «nous sommes au marché 5éme depuis longtemps, mais cette fête quand même dieu merci, la fête du ramadan c’était plus abordable mais la tabaski, avec les moutons, les préparatifs tout ça la vraiment ça a joué sur nous mais avec le peu que dieu nous a donné on le remercie quand même. »
Avec l’euphorie de la fête, la sécurité des biens pend souvent un coup. Les voleurs s’invitent à la fête. Mohamed sidi Ndiaye en est conscient : « On rencontre souvent des problèmes, des clients qui volent des marchandises ou même des hommes, donc on a dû installer des caméras de surveillance pour assurer la sécurité. »
Pour le sacrifice d’Abraham, devenu une tradition musulmane depuis le prophète Muhammad, les fidèles consentent d’énormes sacrifices. Pourvu que la fête soit belle et que le bonheur de se demander mutuellement pardon soit agréablement vécu.
Reportage Ami Fofana & Boubacar Kanté
Eid Moubarak à tous les Musulmans du monde entier