La 4eme édition des journées culturelles de la femme Sooninke a démarré le samedi 20 avril 2019 à Nouakchott sous le thème « Gollen Tabe ».
Gollen Tabe qui veut dire en soninke les empreintes du mortier, c’est le thème choisi cette année pour illustrer la mobilisation des femmes contre la migration clandestine. Selon la présidente de la section des femmes de l’AMPLCS madame Habibatou Koita, l’empreinte du mortier représente le lieu de rencontre des femmes. Culturellement c’est autour de cet outil que les femmes Sooninke se retrouvent pour piler le mil qui est l’aliment de base en milieu Sooninke. « Ainsi en pilant le mil les femmes échangeaient jadis et échangent toujours en milieu rural sur les questions qui les préoccupent et les problèmes auxquels elles font face dans leurs foyer. Cela représente un peu le « Dingre » ou l’arbre a palabre dans les traditions africaines. » A-t-elle expliqué.
En organisant ces journées culturelles du 20 au 30 avril courant, la section des femmes l’AMPLCLS) a prévu des conférences et débats autour du » Rôle et la responsabilité de la femme Sooninke dans la migration « . L’idée est d’attirer l’attention des autorités publiques en général et des femmes en particulier sur la problématique de la migration clandestine.
La communauté Sooninke est l’une des plus grandes communautés de la diaspora mauritanienne en Europe et en Afrique. Mais aussi et surtout, elle a été fortement secoué il y’a quelques mois par le décès de plusieurs jeunes dans le naufrage d’un bateau en méditerranée. A-t-on rappelé.
Cette manifestation annuelle a pour but de faire connaître les danses et les chants Sooninke, en plus des tenues traditionnels confectionnées par les femmes, l’artisanat et la culture. Elle vise surtout la promotion de la teinture, principale activité des femmes. Elle donne l’opportunité pour les organisatrices de ces journées culturelles de sensibiliser leurs sœurs du secteur informel et de la société civile sur le fléau de la migration clandestine et ses dangers. Ainsi elles ont mis en exergue le rôle moteur et l’influence que peuvent avoir les femmes sur les hommes et les jeunes pour les pousser à la migration à la recherche d’un Eldorado inexistant.
« Avec la difficulté ces dernières années de migrer légalement en Europe même pour les étudiants, les jeunes filles et garçons sont tous tentés par la voie de l’espoir qui n’est autre que celle de la migration clandestine. » A fait remarquer une observatrice qui a souligné que ce phénomène transforme la méditerranée en un véritable sanctuaire de la mort et un cimetière des forces vives africaines.
Autres activité marquante de ces journées, une foire organisée pour exposer et vendre des produits artisanaux et de restauration traditionnelle. Outre les discussions sur la migration, des causeries sur la santé de la femme, sa place dans la société et ses droits seront abordés. Des sketches, des danses et chants rythmeront ces journées pour joindre l’utile â l’agréable. L’ouverture officielle des journées culturelles de la femme Soninké, a été effectuée en présence de plusieurs personnalités dont le Ministre de l’environnement et du développement durable Monsieur Amedi Camara, la conseillère a la présidence de la République madame Goulo Gandega , la conseillère du ministre de la culture, de l’artisanat et des relations avec le parlement, Madamde Houriya Mint Moulaye Idriss, le député Sidney Sokhna, la présidente du conseil régional de Nouakchott madame Fatimetou Mint Abdel Malik, des maires de la commune de Tevragh Zeina et de Sebkha monsieur Aka Soumare. Etaient également présents MM.Djime Diagana, Ladji Traoré, Camara Modi Mohamed, Sylla Djiegui et le président de l’AMPLCS monsieur Aly Boubou Gandega.
Mariya Traoré.