L’éditorial de La Nouvelle Expression : Il était une fois Ould Abdelaziz…

Camara Seydi Moussa
Directeur du Journal La Nouvelle Expression

Elles sont nombreuses ces voix qui tentent d’être audibles pour un troisième mandat de Mohamed Abdelaziz. Ces pêcheurs en eau trouble, comme leur protégé, se perdent davantage, chaque jour, dans un véritable labyrinthe.

Leur attitude est celle de celui qui est en train de perdre quelque chose qu’il ne veut pas perdre, même sachant sa perte inéluctable ; c’est le comportement d’un mourant qui se débat dans ses derniers instants de vie, s’obligeant de croire qu’il peut vaincre l’ange de la mort.

Complexe équation que ce troisième mandat interdit par la Constitution !!

Même si lui-même a dit plusieurs fois qu’il ne se représentera pas pour un troisième mandat, car la Constitution ne le lui permet pas, le Président « oublie » de dire qu’il n’en a pas droit, au point que ses thuriféraires, eux, s’activent et réclament le contraire.

Mais, bizarrement, derrière cette prise de position à savoir ne pas se représenter pour un troisième mandat, le Président qui entame le dernier virage de son dernier mandat sans possibilité de se représenter, semble voir d’un bon œil l’activisme des initiateurs qui l’incitent à accepter de briguer un troisième mandat. Et les manifestations sont grandement encouragées pour les tenants du pouvoir.

Abdelaziz veut bien rester mais c’est le « comment s’y prendre » qui le tracasse.

Avec l’initiative dite «l’initiative des cadres du Trarza », le décor est planté. Un décor de ras-le-bol car c’est un signe qui vient des populations qu’on appelle HEL GUIB-LEH.

Pour les initiés cette population, en général, ne fait jamais ce qu’elle pense profondément et ne dit pas ce qu’elle veut ou doit faire. Alors, on en déduit tout simplement que l’initiative est sournoisement implicite d’une position à décoder, d’où sa dangerosité pour ce Président qui tient à son troisième mandat.

Et c’est d’autant plus plausible quand on soutient que l’initiative est venue de la Présidence et beaucoup d’élus de la région ne l’ont découverte qu’à travers les réseaux sociaux. C’est dire que dans cette mobilisation de soutien au troisième mandat, il y a beaucoup de faux. Des faux soutiens, des faux discours, des fausses attitudes… du faux qui ne dure que le temps de son expression factice. Mais c’est un courage qu’il faut reconnaitre, un courage de demander à un Président de la République de se dédire, un courage de faire semblant, un courage d’institutionnaliser le mensonge et d’y croire. Une autre virtuosité du mythomane mauritanien.

Quid des autres régions dont certaines hésitent encore ? Vont-elles se préparer à suivre le train, ce train de la honte comportementale ? Ce train de la bêtise humaine, de l’infantilisation de toute la population mauritanienne ? Une population qui ne peut plus penser par elle-même et pour elle-même. Une population prise en otage par cette élite sans foi ni loi, une élite qui sera la première à rire de l’échec du projet impossible d’Abdelaziz et qui dansera pour le prochain homme fort.

Dans quelques mois, on dira « il était une fois, un Président mauritanien qui se fait appeler le Président des pauvres

Tout cela n’est qu’un secret de polichinelle qui se mauritanise de plus en plus, et qui renseigne sur la démission pour le combat de l’avènement d’une Mauritanie digne et honorable, une Mauritanie juste pour des citoyens des devoirs et des droits.

Qu’Abdelaziz ou ce groupe de frotte-manches le veuille ou pas, c’est fini. Il n’y aura pas de troisième mandat pour lui. Ces flagorneurs et autres applaudisseurs qui s’invitent dans ce champ à mines le savent. Ils font ces chimères parce que c’est comme ça, ici et là, en Mauritanie.

Si Abdelaziz ne s’est pas préparé une retraite comme les Présidents Abdou Diouf du Sénégal ou Alpha Oumar Konaré du Mali, c’est son problème, et à lui de s’assumer. Le peuple digne et honorable de Mauritanie s’en fout.

Que les hypocrites continuent à crier et à vociférer ne changera rien à ce «destin» tracé par la loi fondamentale du pays. Dans quelques mois, on dira « il était une fois, un Président mauritanien qui se fait appeler le Président des pauvres mais sous le règne duquel le kilo de poissons a atteint 3000 ouguiyas, du jamais vu en Mauritanie ».

Vivement la Mauritanie après le règne d’Abdelaziz et un prochain Président à l’opposé de sa philosophie du pouvoir pour une Mauritanie juste et de justice !!

 

Camara Seidi Moussa (La Nouvelle Expression)

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