Le gouvernement a décidé de convoquer le collège électoral pour les élections législatives, municipales et régionales 2018 pour le 1er septembre prochain, et en cas de deuxième tour le 15 de ce mois. Ces scrutins se dérouleront suivant la proposition faite par la Commission chargée du suivi de l’application des résultats du dernier dialogue.
Les candidatures pour les députés à l’Assemblée nationale devront être déposées auprès du représentant local de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI) pendant la période allant de 18 juillet à minuit jusqu’au jeudi 02 août 2018 à minuit, alors que le dépôt de candidatures pour les conseillers régionaux et municipaux aura lieu à partir de mardi 03 juillet 2018 à minuit jusqu’au vendredi 13 juillet 2018 à minuit.
La campagne électorale pour les 3 scrutins sera ouverte le vendredi 17 août 2018 à minuit pour être clôturée le jeudi 30 août à minuit, alors que la se prononcera sur la validité des candidatures de députés au plus tard le mardi 07 août 2018 à minuit, et pour les listes de conseillers régionaux et municipaux au plus tard lundi 23 juillet 2018.
La Commission électorale indépendante (CENI) a La Commission électorale indépendante (CENI) a lancé un recensement général qui pose de sérieuses difficultés. Il s’agit d’un Recensement à vocation électorale (RAVEL) qui doit lancer un recensement général qui pose de sérieuses difficultés. Il s’agit d’un Recensement à vocation électorale (RAVEL) qui doit lancer un fichier électoral nouveau. Ce n’est donc pas un renouvellement ni un complément, c’est une reprise de l’ensemble du fichier. Il ne suffit pas d’avoir été inscrit une fois sur la liste électorale pour voir son nom y apparaitre. Mais il faut s’inscrire comme si cela n’a jamais été fait.
Il faut aussi se déplacer vers le centre où l’on voudrait voter au cours des futures élections. D’habitude, ce sont les acteurs politiques qui prennent en charge le déplacement des populations sur le terrain. Ceux-ci sont encore «exténués», «vidés» par la campagne d’implantation du parti. Alors comment faire ? Faut-il compter sur l’engouement du public comme ce fut le cas pour la campagne d’implantation, ou trouver le moyen de passer outre la règle de la présence ? Un casse-tête que les politiques de la Majorité doivent résoudre au plus vite.
Il faut dire que plus les inscriptions sont faibles, plus cela profite aux oppositions qui se nourrissent du terreau des villes où il ne sera pas difficile de se déplacer. C’est en général l’intérieur qui profite au pouvoir et à ses satellites.
Rappeler ensuite que le RAVEL est prévu sur deux mois (juin-juillet). Le premier mois est presque passé sans que les opérations ne démarrent. Un mois sera-t-il suffisant ? Surtout que la CENI n’a pas encore recruté tout son personnel.
Comme si ces questions ne se posaient pas, l’Union pour la République a délégué des commissions chargées d’identifier les propositions de candidatures. Dans chaque Wilaya, trois cadres ont été choisis pour faire le tri. Ils ont ordre de rendre leurs rapports au plus tard le 30 juin.
Ces commissions sont en fait des démembrements de la Commission nationale créée il y a peu pour tamiser dans les propositions et éviter les guerres de factions qui s’annonçaient déjà au cours de l’implantation.
Parallèlement, l’UPR continue la mise en place de ses structures de base, l’occasion pour les clivages de s’exprimer ouvertement et partout. Nombre d’observateurs s’obstinent à répéter que le Congrès ordinaire attendu à la fin du processus ne pourra pas se tenir. Alors que les responsables du parti avancent déjà la date du 6 août 2018 pour la tenue du Congrès. Nous serons déjà à quelques jours seulement de la campagne électorale si la date de la première semaine de septembre est retenue.
Par ailleurs, seul le Rassemblement des forces démocratiques de Ahmed Ould Daddah, ne s’est pas encore prononcé sur sa participation aux scrutins annoncés. Même si Mohamed Ould Maouloud, président en exercice du FNDU, avait déclaré que l’ensemble du regroupement dit G8, «y compris le RFD» a décidé de participer. Le parti de Ould Daddah a rectifié le tir en rappelant que rien en fait n’a été décidé. Le Bureau politique, instance dirigeante, continuant ses discussions internes.
Ceci dit, le choix du boycott des scrutins serait suicidaire pour un parti qui risque la dissolution en cas d’absence. Alors que tout le donne comme grand gagnant de la course prochaine. En effet, il est presque certain que la liste nationale du RFD sera dirigée par son Président Ahmed Ould Daddah. Ce qui déclenchera une dynamique qui peut en faire le premier parti de Mauritanie sur le plan du score national. Cette dynamique peut irradier sur l’ensemble des résultats et profiter aux candidats du parti partout dans le pays.
Sur les 155 députés de l’Assemblée, 88 seront élus à la proportionnelle. Ce qui profitera aussi aux partis d’opposition, y compris les plus petits. La présence des chefs de partis actuels donnera du crédit et une certaine légitimité à la future configuration, faisant oublier l’absence de certains au dialogue.
Bechirou
La Tribune