Le Forum national pour la démocratie et l’unité (FNDU) vient d’annoncer qu’il ira aux élections en ordre rangé. Soit avec des listes communes, soit des alliances locales. A quelques semaines des scrutins prévus le 1er septembre prochain, le FNDU semble être arrivé à un accord. « Nous avons décidé de présenter des listes communes pour faire barrage au régime et imposer son départ par les urnes », a déclaré Mohamed Ould Maouloud lors d’une conférence de presse qui actait cet accord.
« L’accord signé restera souple, pour tenir compte des réalités locales et des conditions qui imposeraient à chaque parti des choix autres », a-t-il ajouté, précisant que la coalition « reste ouverte à tout autre parti politique désirant l’intégrer ».
« Nous sommes déterminés à occuper le terrain et à imposer l’alternance démocratique »
Il a accusé le pouvoir de « chercher par tous les moyens, y compris par l’annonce subite du calendrier électoral très serré, de pousser l’Opposition au boycott ». « Nous sommes déterminés à occuper le terrain et à imposer l’alternance démocratique », a-t-il prévenu. Comme s’il ne s’agissait pas du même Ould Maouloud qui avait, en 2013, opposé son veto à la participation de son parti, l’Union des forces du progrès (UFP) et au FNDU.
Dans le préambule de l’accord, on apprend que «les partis du FNDU signataires de cet accord, de concert avec les autres forces de l’opposition, s’engagent à poursuivre leur combat politique pour assurer des prérequis de transparence et d’apaisement du climat politique pour ces élections».
pour «assurer la plus forte présence de l’opposition» sur l’échiquier, «d’œuvrer pour la construction d’une société juste, égalitaire et pluraliste»…
En fait de «prérequis» sont énumérés les fameux «préalables» que le même FNDU a toujours avancés pour conditionner ses participations aux dialogues passés (2012, 2013, 2014 et 2016). A savoir : «la mise en place d’une administration électorale fiable, consensuelle et réellement neutre», «la création d’un observatoire dont le seul rôle est de contrôler le bon respect par l’administration électorale des règles de neutralité et de transparence», «la mise sur pied d’un train de mesures susceptibles de garantir l’impartialité de l’État à tous les niveaux (administration territoriale, fonctionnaires, armée, etc.)», «la mise en place d’une observation internationale des élections pour en attester la transparence»…
Avant de menacer : «Dans le cas où les autorités continuent de refuser la mise en place d’un dispositif garantissant la transparence des élections, le FNDU, en rapport avec les autres forces de l’opposition, mettra tout en œuvre pour empêcher toute fraude par tous les moyens pacifiques ce qui conduira sans doute à une confrontation dont la responsabilité entière incombe au pouvoir».
L’accord a pour objectif de garantir à l’opposition d’avoir le plus grand nombre de députés et d’élus locaux et régionaux et d’assurer l’alternance en 2019. Il s’agit en fait d’une «Alliance pour une alternance démocratique» désignée sous l’appellation «Alliance FNDU» qui a pour missions de «faire aboutir la demande de changement démocratique», «d’assurer la plus forte présence de l’opposition» sur l’échiquier, «d’œuvrer pour la construction d’une société juste, égalitaire et pluraliste»…
L’Alliance nationale doit promouvoir la constitution de listes communes tout en prenant en compte «les spécificités des bases locales de chacun des partis de l’alliance». En d’autre termes, «chaque parti peut faire valoir sa volonté d’avoir sa propre liste seule, avec une partie de l’alliance ou avec d’autres forces locales au niveau de certaines circonscriptions dans lesquelles il n’a pas été possible de partir tous ensemble».
Ce qui ouvre la porte à l’expression de toutes «les nuances». Pour un regroupement dont les constituants ne sont liés que par la volonté d’en découdre avec le pouvoir en place, le pari d’aller en rangs serrés dans des élections aux multiples enjeux, est un pari perdu d’avance. Ou presque.
Bechirou (La Tribune)