L’AMSME a organisé les 13 et 14 avril à Nouakchott une formation au profit des intervenants dans le processus de protection des enfants et femmes en détresse. Organisé en partenariat avec l’Union Européenne dans le cadre du Projet État de Droit, cet atelier a porté sur plusieurs présentations qui ont fait l’objet de débats entre les 30 participants issus des organisations de la société civile et les formateurs.
A l’ouverture de l’atelier dont le programme a été présenté et expliqué par madame Zeinabou Taleb Moussa, présidente de l’AMSME (Association Mauritanienne pour la santé de la Mère et de l’Enfant), il a été procédé à la présentation aux participants la ligne d’assistance téléphonique qui est un service de téléphonie et d’assistance destiné aux enfants.
Selon Madame Siham Hamady, coordinatrice de cette Ligne, ce service doit être accessible à tous les enfants qui ont besoin d’assistance ou simplement de quelqu’un à qui parler.
De cette présentation, il est ressorti que les lignes d’assistance sont mises en place dans le cadre du Réseau international des lignes d’assistance CHI auquel adhèrent 145 pays depuis l’appel des Nations Unies en 2003 en vue d’aider les pays à mettre en place et renforcer leurs lignes.
les lignes d’assistance opèrent comme un nœud central du système de protection de l’enfance et plaident pour une amélioration continue
Comme propriétés, il a été indiqué que les lignes d’assistance utilisent les données concernant les appels pour plaider en faveur de la mise en œuvre de certains services et de leur amélioration. Ainsi, « les lignes d’assistance opèrent comme un nœud central du système de protection de l’enfance et plaident pour une amélioration continue de ces services. » A expliqué Madame Siham Hamady.
Cette présentation a permis aux participants de savoir en outre que la mise en place de la ligne d’assistance à la disposition des enfants en Mauritanie remonte à 2006 quand le pays fut sollicité de fut sollicité par le CHI en par le canal de l’ UNICEF pour participer à la Consultation Internationale en Angola. A cette époque, la délégation mauritanienne était représentée par la Direction de l’enfance, l’AMSME et un Représentant Unicef. « La participation effective de l’AMSME et de l’UNICEF a été déterminante et la visite du CHI en 2008 à Nouakchott a consacré le lancement de cette ligne en Mauritanie. » A souligné madame Zeinabou Taleb Moussa qui a rappelé que l’organisation d’un atelier en 2008 en présence du CHI par la direction de l’enfance a démontré l’engagement du département et des opérateurs à mettre en place ce service et sa gestion confiée à l’AMSME.
Résultat de ces actions, en 2010 un numéro a été obtenu auprès de l’opérateur Mauritel. Ce numéro, 8000 10 10 a été mis a disposition après que des « conseillers-écoutant », issus du personnel de l’AMSME ont été formé à Dakar en 2011 par le CHI. « Et tout ceci a été couronné par la signature d’un contrat de partenariat entre l’AMSME et la Mauritel, en 2012, avec un plafond qui garantit la gratuité des appels. »
les systèmes nationaux de Protection de l’enfance sont « nécessaires pour prévenir et répondre à toutes les formes de violence contre les enfants »
D’autres présentations ont été effectuées au cours de l’atelier dont une communication sur le rôle du Système de Protection de l’Enfant. Cette présentation a porté l’accent sur les systèmes nationaux de Protection de l’enfance en rappelant qu’ils sont « nécessaires pour prévenir et répondre à toutes les formes de violence contre les enfants, y compris les abus sexuels et l’exploitation, la négligence, la punition corporelle. »
L’AMSME a indiqué que très souvent les enfants travaillent dans les conditions dangereuses. L’organisation dirigée par madame Zeinabou Taleb Moussa a indexé le recrutement des enfants par les groupes armés, les mariages précoces et autres pratiques traditionnelles néfastes.
Il est ressorti de cette présentation que les éléments clés d’un système national de protection portent sur une stratégie nationale, une politique ou un plan d’action pour stopper la violence contre les enfants avec des objectifs réalistes et dans une période déterminée. L’auteur de la présentation a également noté que le cadre légal lié à ces systèmes concerne les lois nationales qui doivent interdire toutes formes de violences contre les enfants dans tous les milieux y compris le foyer et doivent être mises en œuvre et suivies.
La dernière communication de l’atelier a porté sur l’ACTIVISME CRÉATIF. Présentée par Madame Djeinaba Touré, de l’ONG « je m’engage! », cette communication a été axée sur l’évolution de la pensée, les notions d’activisme d’innovation et de changement de paradigme.
« l’activisme créatif est un concept pour aider les organisations non gouvernementales et les activistes à mener des actions »
La formatrice a rappelé les définitions basiques des notions d’activisme et d’innovation. Ainsi, se basant sur les définitions du Larousse, Djeinaba Touré a indiqué que l’activisme est un système de conduite qui privilégie l’action direct en particulier dans le domaine politique, social. Elle a également noté qu’il s’agit d’une attitude morale qui insiste sur les nécessités de la vie et de l’action et sur les compromissions nécessaires avec les principes trop stricts.
Concernant l’innovation, Madame D. Touré a souligné que c’est, selon Le Larousse, un processus d’influence qui conduit au changement social et dont l’effet consiste á rejeter les normes sociales existantes et à en proposer de nouvelles.
En définitive, la formatrice a expliqué aux participants que l’activisme créatif est un concept créé afin d’aider les organisations non gouvernementales et les activistes à mener des actions créatives attirant l’intérêt des médias autour de thématiques engagées.
Cette présentation très richement illustrée a suscité un grand intérêt des participants qui se sont interrogés sur les mécanismes du changements et les défis qui se présentent devant les activistes en Mauritanie.
KD