COVICIM/COVIRE a tenu ce mardi 21 novembre 2017 un atelier dans les locaux de la COVIRE. Cet atelier s’inscrit dans le cadre du lancement du projet pour l’accès à la justice et le droit à la retraite ancienneté des victimes civiles et des personnels des forces armées et de sécurité du passif humanitaire financé par le projet Etat de droit de l’Union européenne en partenariat avec le Ministère de la justice autour des différents partenaires impliqués pour le traitement du dossier du passif humanitaire en vue d’une concertation au niveau national pour l’harmonisation du processus de règlement de ce douloureux problème.
Dans son mot introductif, le Président de la COVIRE, en l’occurrence Mamadou Kane, à qui le modérateur de l’atelier, le Pr Cheikh Saad Bouh Camara, a donné la parole, a mis en exergue les objectifs de cette journée qui reposent sur l’analyse de la situation du passif humanitaire sur la base des normes standards internationaux, l’élaboration d’un plan d’actions et la fixation des axes d’un chronogramme prenant en compte les acquis obtenus par les victimes et les doléances non encore réalisées du passif humanitaire.
Pour ce faire, le Président du COVIRE a indiqué lors de cet atelier qu’une réflexion doit être menée sur les mécanismes de mise en place d’un cadre de concertation pour le traitement global du passif humanitaire. Le but ultime envisagé est l’adoption d’un plan d’actions consensuel suivi d’un chronogramme servant de base aux concertations élargies aux parties prenantes du passif humanitaire.
Ainsi, après le mot d’ouverture, les participants se sont répartis en groupes de travail sur la base des objectifs indiqués et après restitution en plénière, le Pr Cheikh Saad Bouh a félicité l’assistance tout en saluant l’esprit de responsabilité qui a prévalu tout au long des travaux. Cette journée a été marquée par la présence de plusieurs victimes appartenant aux différentes organisations des droits humains qui ont engagé le processus de recherche de solutions consensuelles depuis 2005.
En effet, les journées nationales de concertations et de mobilisation pour le retour organisé des réfugiés et le règlement des passifs issus des événements douloureux des années 80-90 ont permis la signature d’un accord tripartite entre la Mauritanie, le Sénégal et les Haut Commissariat des Nations Unis aux réfugiés qui constituait un cadre juridique ayant régi le retour organisé de 24536 déportés du Sénégal. Ces rapatriements se sont déroulés entre le 28 novembre 2008 et le 25 mars 2012, sur un effectif enrôlé de 25.100 personnes au 30 aout 2007. Force est de reconnaitre que la question dite du passif humanitaire était restée sans proposition de solution consensuelle durant ces journées de concertation de novembre 2007.
A partir de novembre 2008, le collectif « COVIRE » a engagé un processus de concertation avec le Président de la République qui a conduit à la nomination d’un chargé du passif humanitaire et la mise en œuvre d’une aide sociale pour les ayants droits des martyrs des forces armées et de sécurité ainsi que pour les fonctionnaires de la fonction publique et du personnel de certains établissements publics et parapublics et pour les deux dernières catégories la reprise dans le fonction publique pour ceux âgés de moins de 60 ans et la mise en retraite pour ceux dont l’âge a dépassé 60 ans.
Comprenant les enjeux, les participants à l’atelier, ont procédé à la synthèse des travaux de la journée et ont pris rendez-vous pour la journée du jeudi 23 novembre 2017 à l’hôtel wissal où les échanges se poursuivront avec les partenaires. Le Pr Cheikh Saad Bouh Kamara a magnifié le travail de qualité que les participants ont fourni, en terme de propositions concrètes, devant permettre de mieux aborder la question du passif avec les partenaires techniques et financiers et un meilleur plaidoyer avec les institutions chargées des droits humains.
Mamadou Ousmane TALL