Le mouvement abolitionniste Initiative pour la Résurgence du Mouvement Abolitionniste en Mauritanie (IRA) dirigé par le député Birame Dah Abeid sera officiellement reconnu dans les tout prochains jours, en principe avant la fin de l’année en cours.
C’est ce qu’a déclaré le président du mouvement au cours d’une conférence de presse tenue ce matin à Nouakchott.
« Ce sera le plus grand événement d l’année 2021. Il y aura une remise solennelle du récépissé de IRA par le gouvernement mauritanien. » a déclaré Birame qui a ajouté que cette reconnaissance a été rendu possible par la loi sur les associations avec son régime déclaratif. Une loi qu’il a vivement salué au passage affirmant qu’il s’agit d’une loi révolutionnaire. « C’est la plus grande réalisation depuis 1978 » a-t-il souligné.
Le député a rappellé le parcourt agité du mouvement IRA, ses heurts et ses malheurs au cours de la décennie écoulé, ses luttes, son approche pacifique, ses victoires et sa reconnaissance sur le plan international qui s’est traduite par l’octroi de prix, l’édition de livres sur le mouvement et son chef et l’intervention de ce dernier devant tous les parlements du « monde libre ».
Et Birame d’ajouter que : « Le mouvement IRA a pu donner un modèle au monde entier. »
L’heure est donc à la reconnaissance sur le plan national grâce à cette loi promulgué par le régime du président Ghazouani. « Et, grâce à cette loi, IRA avec ses dizaines de milliers de militants convaincus s’est réconcilié avec tous les mauritaniens. A cette occasion je lance un appel à tous les militants et à tous les mauritaniens afin de fêter cet événement. C’est un grand pas franchi par la Mauritanie qui met fin à la situation de confrontation », se félicite Birame qui salue au passage les efforts fournis dans ce cadre par le ministre de l’intérieur et le Commissaire aux Droits de l’Homme.
Autre point abordé par le président du mouvement IRA, le discours de Ouadane où le président de la République a vivement condamné les maux et autres anachronismes de la société mauritanienne à savoir le tribalisme, l’esclavage, le système des castes, le sectarisme, le suprématisme…
« Nous nous félicitons de ce paragraphe du discours qui a toujours été le nôtre. Mais nous étions diabolisés et voués aux gémonies et taxés de tous les maux. Aujourd’hui quand le président a parlé des mêmes maux tout le monde a applaudi. » Et Birame d’inviter le président de la République à allier la parole avec les actes.
Le 3ème point soulevé au cours de cette conférence de presse concerne la hausse des prix et du coût de la vie.
Là, le député a pointé du doigt le recul des services techniques de l’Etat qui ne répondent plus depuis 1978 aux attentes des citoyens.
Il a parlé des problèmes de gouvernance, de conscience professionnelle et patriotique, du recul sur le plan moral. Donc une situation délicate note le député que Ghazouani ne saurait régler d’un coup de baguette magique même au cas où lui et tous ses collaborateurs avaient toute la volonté, ce qui n’est pas le cas.
Malgré tout, selon Birame, Ghazouani a fait bouger les lignes. Il a apporté du neuf et « même si beaucoup le négligent nous, nous l’apprécions. »
Le président du mouvement IRA a souligné la nécessité d’accorder des circonstances atténuantes au président Ghazouani et de l’épauler durant son mandat qui ne dure que 5 ans dit-il.
Il a balayé d’un revers de la main les accusations selon lesquelles il serait de mèche avec le pouvoir. « Nous avons été les premiers à accepter la main tendue et le dialogue avec le pouvoir. Pour cela nous avions été sévérement attaqués par les autres qui finalement nous ont tous suivis sur cette voie, un à un. Et ils sont même allés plus loin que nous. Pour beaucoup, opposition rime avec confrontation. Nous avons une compréhension différente. »
Ainsi, pour Birame ce n’est pas logique de chercher la confrontation avec un régime aussi fréquentable.
Bakari Guèye