Plusieurs rues de Nouakchott sont le théâtre de violentes manifestations de foules sur fond de protestation contre l’application par les autorités de la Mauritanie de nouvelles réglementations de la circulation routière et du contrôle des véhicules. Le 1er mai, les conducteurs de voitures de transport urbain ont observé une grève pour protester contre la décision du gouvernement de faire « mettre en fourrière tout véhicule ne répondant pas aux normes établies ». Selon ces normes, aucun défaut technique ne sera toléré sur une voiture. Des amendes allant de 6000 à 20000 Ouguiyas (environ 20 à 50 euros) sont prévues pour toute contravention liée à la circulation ou à l’état de la voiture. Des sommes jugées trop lourdes les conducteurs de véhicules qui disent ne pas être en mesure de mettre leurs voitures à l’état neuf faute de moyens. « Ces mesures ne lèsent que nous les pauvres chauffeurs, sans moyens. » Déclare un chauffeur gréviste qui explique : « C’est avec ces carcasses de voitures que nous travaillons pour subvenir aux besoins de nos pauvres familles. Déjà nous nous acquittons de toutes les taxes qu’on nous impose chaque année et voilà qu’on veut nous obliger à payer des sommes colossales si un clignotant est en panne ou si nos voitures sont dans un état piteux. » Mardi, des accrochages ont eu lieu entre des foules et la police dans plusieurs quartiers de la capitale mauritanienne. Des incidents ont été signalés : véhicules de particuliers saccagés, boutiques incendiés et grenades lacrymogènes lancées sur les manifestants. Le transport urbain est paralysé également dans plusieurs villes du pays, ont signalé des citoyens sur place. « A Nouadhibou, il n’y a pas de taxi depuis hier. » a témoigné un cadre de la capitale économique.
Kissima