Assista Sow est une jeune femme malvoyante. Son handicap, loin de la freiner, est « le moteur de sa vie. » Née en 1987 Aissata, a pu bénéficier d’une formation en braille dès 2004 à l’école de l’association nationale des aveugles à Nouakchott. De 2010 à 2011, elle fait une autre formation pour devenir gérante de Standard. Ce qui lui permet de se doter de compétences en communication sur téléphonie mobile.
Courageuse, Aissata continue de se former. En 2012, c’est la couture qu’elle ajoute à ses passions. Après s’être formée à ce métier, Aissata Sow décide de voler de ses propres ailes. Sur fonds propres, elle lance son projet de confection et vente de tenues traditionnelles. Elle achète des tissu et fait des modèles pour les revendre.
C’est dans ce parcours qu’elle est dénichée par des activistes de la société civile et des journalistes. « Femme, voix au chapitre », un projet très ambitieux de DJEINABA TOURE la Présidente de l’Association « Je m’engage ! » , a mis les projecteurs sur cette jeune dame « admirable dans sa capacité à assumer ce que le destin lui a réservé ».
« J’ai connu Aissata il y a bientôt cinq ans alors que je faisais la prospection pour mon projet Femme, voix au chapitre. Je voulais inviter de femmes exceptionnelles et en échangeant avec mon ami Yéro Gaynaako, il m’a parlé de sa cousine. On s’est parlé au téléphone Aissata et moi puis on s’est retrouvées. Son profil m’a tout de suite séduite. » Dit DJEINABA TOURE qui avoue avoir été impressionnée « par ses capacités à faire de son handicap une force. » « C’est une femme toujours prête à relever les défis. Aissata est un modèle et une inspiration. Une battante qui n’est en rien différente de nous autres femmes et filles. » A affirmé Djeinaba Touré.
Aissata Sow s’occupe de ménage et d’autres activités génératrices de revenus. « Elle coud, elle sait faire passer le fils à travers le chas de l’aiguille » Rajoute Djeinaba Toure, admirative.
Journaliste, DIOP MOHAMED de l’agence ALAKHBAR rappelle les circonstances de sa rencontre avec le jeune battante : « J’ai connu Aissata lors d’un 8mars. Correspondant de medi1, il m’avait été demandé de préparer un article sur les femmes vivant avec un handicap. Je suis tombé sur son profil. Je suis allé directement chez elle pour voir comment elle vivait. Jai trouvé une fille très brave qui arrivait vraiment à mener une activité je dirais lucrative. Elle faisait la couture, elle exposait ses modèles dans les réseaux sociaux. » Poursuit le journaliste avant de déplorer : « Malheureusement il n’y a aucun fond, aucun soutien financier de la part de l’Etat ou même de la part des communes pour lui permettre de valoriser cette formation. »
Pour Aissata, la condition de la femme doit être valorisée au-delà des commémorations du 8 mars. «Je lance un appel aux ONG, ou associations des personnes handicapées pour qu’elles intègrent dans les projets et que l’état puisse faire quelque pour nous aider à poursuivre nos rêves. »
Hawa Bâ