Dialogue Communautaire : Kaédi accueille un atelier régional pour la paix et la cohésion sociale

Kaédi, 18 avril 2025 – La capitale de la région du Gorgol a abrité les 17 et 18 avril un important atelier régional consacré aux dialogues communautaires pour la paix et la cohésion sociale. Cette rencontre s’inscrit dans le cadre du projet PBF « Prévention des conflits, y compris les discours haineux », porté conjointement par le Haut-Commissariat des Nations Unies aux Droits de l’Homme (HCDH) et le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD), en étroite collaboration avec les autorités locales et les forces vives de la région.

Une jeunesse mobilisée pour la paix

La première journée de l’atelier a offert un espace d’expression libre à la jeunesse du Gorgol. Blogueurs, influenceurs, leaders associatifs et membres de systèmes d’alerte précoce se sont réunis pour débattre des enjeux majeurs liés à la prévention des discours haineux et au rôle des jeunes dans la consolidation de la paix.

À travers des échanges ouverts et des témoignages de terrain, les participants ont identifié les principaux obstacles à l’engagement citoyen des jeunes, notamment le manque de reconnaissance, de soutien et d’opportunités. Des recommandations concrètes ont été formulées, traduisant une volonté affirmée d’agir. « La jeunesse est prête à s’engager, mais elle a besoin d’écoute et de moyens », a résumé un participant.

Dialogue intergénérationnel : vers une meilleure compréhension

Le second jour a été marqué par un dialogue direct entre jeunes et représentants des institutions : autorités administratives, élus locaux, leaders communautaires et partis politiques. Ce face-à-face, parfois vif mais toujours constructif, a permis de mettre en lumière les attentes des jeunes, notamment en matière d’emploi, de formation, de participation citoyenne et d’autonomisation.

En réponse, plusieurs responsables ont salué l’engagement des jeunes et reconnu la nécessité de renforcer le dialogue et les dispositifs de soutien. « Le manque d’écoute peut générer des frustrations. Il est essentiel de renforcer les passerelles entre institutions et jeunesse », a déclaré Abou Cissé, premier adjoint au maire de Kaédi.

Des voix fortes pour un avenir apaisé

Parmi les interventions les plus remarquées, celle d’Oumar Djimé, président des Jeunes Médiateurs pour la Paix, a rappelé que « la citoyenneté est la clé d’une société pacifique » et que les jeunes ont un rôle crucial à jouer contre la haine. De son côté, le délégué régional à la culture, Diallo Idrissa, a encouragé l’initiative individuelle : « L’État ne peut pas tout faire. La jeunesse doit aussi créer ses propres opportunités. »

Le professeur Seybani Diagana, président de l’ONG Salam et coordonnateur régional du parti Islah, a quant à lui souligné l’urgence d’une volonté politique forte pour garantir une paix durable : « Il faut promouvoir l’inclusion, l’égalité des chances et faire vivre la démocratie. »

Une étape prometteuse vers une société plus solidaire

Cet atelier a mis en lumière la maturité croissante de la jeunesse du Gorgol et sa capacité à proposer des solutions concrètes face aux défis sociaux. Il a aussi démontré l’importance du dialogue intergénérationnel pour bâtir un avenir commun.

Le message est sans équivoque : la paix ne peut être construite sans la jeunesse, qui doit être pleinement reconnue comme une actrice essentielle du changement.

Par Ousmane Hamed Doukoure

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