La ministre allemande des affaires étrangères vient de faire une déclaration extrêmement grave, dans laquelle elle estime que l’armée israélienne a le droit de tuer les civils palestiniens.
Cette déclaration pro-israélienne jusqu’au-boutiste va bien au-delà de l’expression d’une solidarité politique avec les Israéliens, pour confiner à la co-belligérance. Clairement, c’est une caution et une carte blanche à Israël, pour continuer à massacrer les femmes et les enfants Palestiniens. Même des leaders israéliens, connus pour leur férocité à l’égard des Palestiniens, comme l’ancien premier ministre Ehud Barak, ne sont pas allés aussi loin.
En réalité, cette déclaration n’est pas vraiment très surprenante de la part de l’Allemagne dont la classe politique a décrété depuis la seconde guerre mondiale, que les Palestiniens devraient payer le prix de l’Holocauste commis par les Allemands eux-même. Le soutien indéfectible de l’Allemagne à Israël est une constante de sa politique étrangère et les Allemands refusent de se poser la question sur la moralité des actes israéliens, quelle que soit leur gravité. Ils ont sans doute peur de leurs propres démons.
Cet alignanement aveugle de l’Allemagne derrière un gouvernement israélien suprémaciste d’extrême-droite, armé par les États Unis et l’Europe, auteur d’un des pires génocides de l’histoire, piétinant en toute impunité les lois de la guerre et le droit international, contribue à justifier les meurtres de masse et à déshumaniser les Palestiniens.
La déclaration de la ministre allemande disqualifie politiquement l’Allemagne, y compris aux yeux de beaucoup d’Européens, surtout qu’il y a clairement une dissonance très forte entre le parti pris évident des élites européennes en faveur d’Israël et les positions des peuples européens, beaucoup moins radicales et plus sensibles au génocide palestinien.
Au demeurant, ce soutien systématique à l’État d’Israël pourrait exposer les élites européennes, un jour, à des poursuites devant la justice internationale, pour complicité active de crimes de guerre.
Mohamed El Mounir