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Un nouveau rapport sur les MTN dans les pays francophones a été lancé le 3 octobre dernier via un webinaire organisé en marge du 19e Sommet de l’Organisation Internationale de la Francophonie(OIF) qui démarre aujourd’hui
4 octobre à Villers-Cotterêts en France.
Le document titré : « Faire progresser la lutte contre les MTN dans le pays francophones – Avancées, défis et perspectives d’action durable. » révèle des progrès significatifs accomplis dans la lutte contre
ces maladies en dépit du fait que 211 millions de personnes dans les pays
francophones ont besoin encore d’interventions contre les MTN. Soit une baisse
de 23,3 % par rapport à 2010, année où 275 millions de personnes avaient besoin
d’interventions. Ce chiffre est à comparer aux 1,62 milliard de personnes dans le
monde qui en avait besoin en 2022, soit une baisse de 26 % par rapport aux 2,19
millions de personnes en 2010.
Le rapport souligne que pour aller de l’avant dans la lutte et atteindre les objectifs
fixés, il faut mobiliser plus de ressource et impliquer davantage les Etats à travers une
sensibilisation pour un engagement politique plus vigoureux dans la lutte contre le
MTN.
Dans cette lancée, 57 Etats s’étaient déjà engagés en 2018 à ne ménager aucun
effort pour relever tous les défis empêchant l’éradication de ces fléaux dont
notamment ceux provenant des changements climatiques qui créent des conditions
plus favorable à l’éclosion des MTN et modifient ainsi leur circuit de contagion et de
propagation. Ce qui rend la lutte plus difficile.
C’est le cas de la dengue qui a connu une recrudescence en Haïti du fait du changement climatique et surtout de la hausse
des températures.
Appel à ratifier la déclaration de Kigali sur les MTN
Le rapport informe que jusqu’en 2023 un pays francophone sur 20 avait pu
officiellement éradiquer au moins 1 MTN. Le Togo en a éliminé 4, le Tchad, la
maladie du sommeil en 2023. Le Mali et le Benin ont éliminé le trachome, la RDP
lao, la filariose en 2023.
Au plan économique, le bilan des MTN est estimé à plus 33 milliards de dollars par
an. Le rapport met en exergue le gap en matière de lutte contre les MTN indiquant
que l’OMS projette de réduire de 90% aux Horizons 2021-2030, le nombre de
personnes nécessitant une intervention et agir de telle sorte que 100 pays puissent au
moins éradiquer une MTN. Le rapport appelle les pays francophone à ratifier la
déclaration de Kigali sur les MTM et à s’engager à mettre fin au fardeau imposé par
ces maladies.
Un financement durable et pérenne est primordial pour vaincre le fléau
Intervenant comme paneliste, le ministre de la santé du Benin, le professeur Benjamin
Hounkpatin a privilégié l’approche globale et intersectorielle :
« si nous unissons nos
forces nous parviendrons à vaincre ces fléaux aux horizons 2030 et promouvoir la
santé dans nos pays » dit-il en substance. Précisant que le monde francophone peut
donner l’exemple en étant plus solidaire et en mettant en valeur sa diversité.
Le docteur Ibrahima Socé Fall, directeur du programme Mondial de l’OMS pour la
lutte contre Le MTM a, pour sa part au cours du webinaire, insisté sur l’urgence d’un
engament politique renouvelé et d’une plus large collaboration évoquées dans le
rapport afin de pouvoir éliminer ces fléaux qui font souffrir beaucoup de personnes et
anéantissent leur contribution au développement économique de leur pays. « Il est
temps de s’unir et d’agir et d’éliminer les MTN. »
Le rapport informe que ces maladies peuvent entrainer de graves handicaps et des
défigurations voire la mort. Le fardeau qu’ils imposent aux pays empêche les citoyens
de réaliser leur potentiel collectif… puisque ces maladies brident la croissance
économique des pays et induisent une perte de productivité chiffrée à plusieurs
milliards de dollars par an.
Les MTN sont entre autres : l’ulcère de Burulis, le Trachome, la dengue, la
trypanosomiase, la lèpre, la maladie de chagas, la filariose, le chikungunya… Ce sont
des maladies qui disposent de traitements formels et qui sont malgré tout parfaitement
évitables.
Sidi Moustapha BELLALI
