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LA Wilaya du Hodh Charghi jouit d’un écosystème austère mais précieux. Suite à une bonne année pluviométrique la régénération du couvert végétal a été d’un grand apport pour les agriculteurs et les éleveurs. Et pour faire face aux défis liés à la préservation des beaux cadeaux de la nature, la délégation Régionale du ministère de l’Environnement a pris les devant en décidant de mettre à contribution une expérience inédite consistant à préserver l’environnement en s’appuyant sur les Comités villageois de vigilance mis sur pied.
Selon Loughmane Ould Vijih, Délégué Régional du ministère de l’Environnement, cette approche a permis de circonscrire les feux de brousse qui, habituellement font des ravages en décimant les précieux pâturages.
Notons que la région du Hodh Charghi est subdivisée en 2 zones géographiques : le Nord saharien et désertique, sans égétation et allant de Nwal à Oualata ; et la zone Sud allant de Ghlig Ehel Boya à Vassala Néré, une zone herbeuse et humide.
On y distingue 14 zones humides dont 4 à 5 sont permanentes. On y trouve toujours de l’herbe et on y pratique la pêche continentale.
Mais pour veiller sur ces précieuses ressources la délégation de l’environnement fait face à beaucoup de défis. D’abord le manque de ressources et de matériel. Elle dispose en tout et pour tout de 3 véhicules récemment acquis et d’un personnel insuffisant. Pour les 8 Moughattaas on ne compte que 5 inspecteurs donc il y a 3 Moughataas sans inspecteurs.
Pour les autres on compte juste un inspecteur plus un agent.
Malgré tout la délégation s’occupe de la fixation des dunes (50 ha/an), de la réhabilitation des forêts (5 zones grillagés d’une superficie de 250 ha, de la protection des végétaux et de la lutte contre l’érosion des terres
Un effort particulier contre les feux de brousse
Des efforts sont redoublés dans ce sens et la délégation régionale dresse chaque semaine un bilan des feux de brousse.
C’est ainsi que du 28 Septembre 2022 au 20 Février 2023 on a noté 34 feux à Bassiknou qui est la zone la plus touchée. Ces feux ont consumé une superficie de 1171 Km2.
A Timbédra, 18 feux (96,5 km2) ; Adel Bagrou 6 feux (63,8 km2); Djiguéni 7 feux (53,85 km2) ; Néma 6 (14,4 km2) ; Oualata 2 feux, pour la première fois du fait d’une bonne pluviométrie (4,8 km2) ; Amourj 12 (49,5 km2) ; Nbeiket Lahwach 1 (35 km2) ; Soit un total de 86 feux de brousse dans toute la Wilaya avec 1488,69 km2 de pâturages qui sont partis en fumée.
S’agissant des pare-feux, dans le cadre du programme annuel de réhabilitation et de nouveaux pare-feux, la délégation en a construit 1333 et réhabilité 2600 km cette année, soit 3930 km2 au total.
Il convient de souligner que la facture à payer de ces feux de brousse est très lourde car chaque ha brûlé équivaut à 100.000 kg d’aliments de bétail.
Dans la zone Nord de la Wilaya, une zone de sécurité fermé les possibilités de chasse existent car il y a des biches, des oiseaux et autres.
Dans les principales zones humides (Mahmouda, Vedra, Voudh, Tough, Niamy) on trouve une riche diversité.
Les priorités du Plan d’Action
Au niveau de la Délégation Régionale du Ministère de l’Environnement la priorité du Plan d’Actions annuel est accordée à la lutte contre l’avancée du désert et les feux de brousse, la protection des zones humides et l’érosion des sols.
C’est ainsi que concernant les zones humides de Vough et Niamy, 2 études diagnostic sont prévues pour la première fois cette année.
Relations avec les partenaires
La délégation traite avec deux types de partenaires : ceux qui sont prêts à l’aider et ceux qui interviennent indépendamment sans coordonner avec elle.
Parmi ses partenaires les plus en vue on compte l’Organisation Internationale des Migrations (OIM) et le Comité International de la Croix Rouge (CICR).
Les Comités villageois de vigilance
Ces comités dont la mise en place est supervisée par la délégation sont destinées à la sensibilisation des populations et notamment les éleveurs eux-mêmes car ils sont responsables de 60% des feux de brousse. De ce fait ils constituent la première cible de la sensibilisation qui se déroule dans les lieux de grand rendez-vous tels que les marchés hebdomadaires.
On leur explique les dangers et les risques de tomber sous le coup de la loi.
Durant la campagne écoulée 70 Comités villageois de vigilance ont été réhabilitées et 25 ont été créés. Chaque comité comprend 3 personnes.
Par Bakari Gueye
Source : Mensuel HORIZONS N°033/Avril 2023
