Editorial : Un ministre de la République foule aux pieds l’indépendance de la justice

Le ministre de l’habitat de l’Urbanisme et de l’Aménagement du territoire Mr Sid’Ahmed Ould Mohamed sera-t-il démis de ses fonctions ? La question est sur toutes les lèvres après sa dernière sortie médiatique au cours de laquelle il a affirmé sans ambages que l’Etat est au dessus de la justice et peut s’arroger le droit de ne pas appliquer certaines décisions judiciaires qu’elle peut considérer comme inéquitables.

Est-ce de l’ignorance ou de l’excès de zèle ? Des affirmations en tout cas d’une extrême gravité de la part d’un membre du gouvernement et dans un pays où la séparation des pouvoirs est clairement définie par la constitution.

Les déclarations du ministre ont soulevé un véritable tollé notamment dans les milieux judiciaires. C’est ainsi que le Club des Magistrats Mauritaniens a, dans un communiqué dénoncé vivement cette bourde ministérielle et a demandé des poursuites contre l’auteur pour les crimes commis.

Il s’agit d’abord de la violation de l’article 89 de la constitution qui stipule la séparation des pouvoirs.

Le ministre tombe également sous le coup des articles 182, 183, 185, 204 et 208 du Code Pénal. En vertu de l’article 208 l’auteur de tels actes est passible d’une peine allant d’un à 6 mois et d’une amende allant de 5000 à 200000 ouguiyas.

Quoiqu’il en soit les déclarations du ministre ont porté un lourd préjudice au crédit de l’Etat et si réellement nous sommes dans un Etat de droit il doit faire ses valises et aller devant les juridictions pour répondre de ses actes.

Il est temps que nos responsables comprennent que l’Etat ce n’est pas une propriété privée. Il y a des lois qui doivent s’appliquer à tous.

Bakari Gueye

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