Reportage (Vidéo) : Footballeuse en Mauritanie : Tenir en échec les Préjugés et Tabous

L’officialisation de la pratique du football par les femmes en Mauritanie est récente. Depuis six ans, les joueuses sont organisées grâce à la fédération de football Mauritanien. Oumou Kane dirige le département de foot féminin qui compte plus de 2000 jeunes filles.

Oummou Kane « Le fait de voir une femme Mauritanienne jouer au football, a fait un déclic énorme.  Au niveau de là où je travaille d’abord. Ensuite chez les filles. C’était un peu de l’informelle mais avec la fédération, on valorise le foot féminin. »

 Les passionnées du ballon rond subissent des préjugées dans une société voyant mal une femme balle au pied sous des regards étrangers.

 Abdourrahmane Wedad Camara, entraineur des Mourabitounes Dames:  « J’ai eu beaucoup de difficultés les gens me décourageaient certains soit disant qu’une femme ne doit pas jouer au foot dans un pays islamique en portant des habits indécents. » 

Les défis sont énormes. Certaines familles sont tolérantes. Il faut juste faire face aux mentalités. Et Fatou Niang d’expliquer : «C’était carrément difficile, parce qu’avant il n’y avait pas la promotion du football féminin, malgré tout jouer au ballon rond était notre rêve. »

Fatou Niang : « Il suffisait de prendre le ballon, de porter une culotte ou un équipement, les gens te dévisagent. »

Rêve ou passion, le football est un enjeu d’égalité genre dans un espace que le sport partage   avec d’autres activités.

 https://www.youtube.com/watch?v=hq3y-dUjutM

Sow Abdoulaye, sociologue: Il y a un ensemble d’activités qui sont faites un peu partout en Afrique et en Mauritanie qui entrent dans le cadre de la promotion de l’égalité et genre. « La pratique du sport n’est que l’une des formes d’activité faites par des jeunes filles.  Il y en a qui font la couture ou qui font l’art   ou le journalisme. Ce sont des pratiques qui montrent que l’idéologie de la société patriarcale est en train de glisser. Mais cela n’interdit pas à une jeune fille qui veut pratiquer le football de s’épanouir.»

Il faut certes s’épanouir. Mais être payé en conséquence est un autre défi pour les filles. « Les joueuses ne sont pas salariées.  Elles n’ont que des primes de match. Et tout dépend du pays hôte.» Dit Camara, l’entraineur des joueuses mauritaniennes.

Pour tenir en échec les inégalités. Les filles   se battent sur d’autres terrains.

Fatou Niang : « J’avais créé une association dénommé THIOLITO FOOT qui a pour but de développer le foot féminin pour qu’il y ait de la visibilité et aussi de sensibiliser les parents parce que de nos jours nos parents voit le football comme un échec. »

Dans stratégie contre les discriminations de genre, la FFRIM adopte la   communication et   le plaidoyer pour maintenir cette dynamique

  Oumou Kane : « A chaque fois qu’il y avait le 8mars, le 25 novembre, on allait rencontrer des femmes influentes qui militent pour des droits. Il fallait avoir une stratégie pour nous mettre de nous battre quand on va mettre en place une équipe nationale de foot, faire un plaidoyer dans des quartiers, organiser des mini festivals pour préparer le terrain, les mentalités.»

 Reste à initier des débats avec des leaders religieux et experts de santé pour expliquer que le sport n’est pas contraire à l’islam ou à la bonne santé des femmes.

Suivez le reportage video en cliquant sur le lien ci-dessous : 

http://https://www.youtube.com/watch?v=hq3y-dUjutM&feature=share

Hawa Bâ

 

 

 

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