Le gouvernement sortant du premier ministre Mohamed Ould Bilial Messaoud a finalement rendu son tablier, une démission logique au vu des contre-performances et des scandales qui ont émaillé tout dernièrement certains départements ministériels.
Scandale au ministère de l’habitat avec l’affaire des fraudes de vente de terrains à Nouakchott; Scandale des véhicules de l’État disparus par centaines sans laisser de traces; Affaire du port artisanal de Nouadhibou; Scandale Addax avec à la clef la menace sur l’approvisionnement offshore et onshore du pays en produits pétroliers; mauvaise gestion à ciel ouvert dans plusieurs secteurs; montée en flèche de la contestation sociale avec des sit-in quasi quotidiens devant la présidence;retard considérable dans l’exécution des programmes gouvernementaux et pour couronner le tout, le pauvre citoyen pris à la gorge par le coût de la vie devenu de plus en plus exorbitant.
Pas de réponse à l’horizon à tous ces défis car le gouvernement a brillé par son absence.
Face à cette léthargie, le président de la République est montée plusieurs fois au créneau pour rappeler l’équipe du premier ministre à l’ordre.
Des appels qui sont visiblement restés inaudibles et qui ont menés vers la démission du gouvernement.
Et après serait-on tenté de dire?
Un nouveau premier ministre devrait être logiquement désigné, l’ex n’ayant pas résisté à l’usure du temps et à la complexité de la mission.
Les membres de son équipe ont également dans leur majorité montré leurs limites, malgré la carte blanche donné par la présidence de la République
Une nouvelle équipe avec du sang neuf et ayant plus d’arguments à faire valoir devrait faire son baptême de feu incessamment.
Le président Ghazouani étant à mi-mandat aura besoin d’une équipe plus entreprenante et plus à même de traduire dans la réalité l’ambitieux programme qu’il s’était fixé et dont les maîtres mots sont justice sociale, égalité des chances,lutte contre la gabegie, redistribution des richesses,bonne gouvernance…
Pour réussir son pari le président aura besoin d’un gouvernement de combat, un gouvernement de rupture et d’un véritable assainissement au niveau des sphères de décision.
Une cure de jouvence technocratique s’impose au niveau de l’administration et des entreprises de l’État qui doivent être purgés de tous les éléments indésirables indûment parachutés au fil des ans par des bureaucrates sans scrupules.
Une révision du train de vie de l’État s’impose. L’IGE et les différents organes de contrôle doivent entrer en action et demander’ des comptes aux pilleurs des deniers publics qui paradent sans vergogne avec l’argent du contribuable.
Et vu un contexte mondial profondément marqué par la crise ukrainienne et ses effets dévastateurs ajoutée à un contexte sous régional instable et à une sécheresse aux effets insupportables pour le monde rural, des mesures énergiques et courageuses s’imposent car comme on dit: « Aux grands maux, les grands remèdes. »
Bakari Guéye.