Addis-Abeba, le 4 mars 2022– Les femmes et les filles doivent être au centre de la lutte pour la justice climatique et un changement transformateur vers une Afrique à l’épreuve des catastrophes. Tel est le message récurrent des ministres des affaires féminines et les hauts fonctionnaires de toute l’Afrique qui se sont réunis à Addis-Abeba, le 28 février pour le segment ministériel de la Consultation africaine sur la 66ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW).
Organisée par la Commission de l’Union africaine, ONU Femmes et la Commission économique pour l’Afrique (CEA), le thème de la consultation de cette année était axé sur « La réalisation de l’égalité des sexes et l’autonomisation de toutes les femmes et de toutes les filles dans le contexte des politiques et des programmes sur le changement climatique, l’environnement et la réduction des risques de catastrophe ».
Dans son allocution d’ouverture, la Présidente éthiopienne, S.E. Sahle-Work Zewde, a déclaré : « Le thème de cette année est extrêmement important car il touche à la vie de millions de femmes africaines qui sont confrontées au changement climatique et aux effets des catastrophes naturelles. Je veux que nous comprenions que les femmes qui font face à ces problèmes ont aussi des solutions. Il s’agit donc d’inviter nos pays respectifs à avoir des consultations avec les parties concernées. C’est leur réalité et elles survivent à ces effets chaque jour, donc leurs contributions sont incroyablement valables ».
« Notre approche des femmes leaders en tant que solution à certains des problèmes de longue date qui affligent notre continent doit être consciente d’un leadership qui se répercute et autonomise toutes les femmes de la manière dont elles ont besoin. Notre devoir n’est pas seulement de remplir nos mandats respectifs, mais aussi de valoriser d’autres femmes… Des interventions délibérées comme celles-ci garantiront que nos efforts atteindront autant de femmes et de jeunes africains au cours de cette décennie critique où nous sommes tous appelés à l’action, a-t-elle ajouté.
Selon des études de l’ONU, les femmes sont plus vulnérables aux conséquences des catastrophes, en particulier au changement climatique, en raison des inégalités de longue date entre elles et les hommes. Les femmes constituent la majorité des pauvres du monde, dépendent souvent de l’agriculture à petite échelle pour leur subsistance et peuvent représenter 80 % des personnes déplacées par des catastrophes liées au climat. Dans le même temps, la recherche montre que l’autonomisation des femmes grâce à l’amélioration des soins de santé, de l’éducation et de la représentation au gouvernement pourrait aider les sociétés à s’adapter plus rapidement et plus facilement aux conséquences du changement climatique.
S’exprimant lors de la consultation, la Ministre éthiopienne de la condition féminine et des affaires sociales, S.E. Ergogie Tesfaye, a déclaré : « La lutte contre le changement climatique et les risques environnementaux et la garantie de l’égalité des sexes seront les deux facteurs clés pour atteindre les cibles des Objectifs de développement durable (ODD). Il est impératif d’aborder le changement climatique et les risques environnementaux tout en prenant en considération la dimension genre.
Elle a ajouté : « En reconnaissance du rôle traditionnel des femmes dans la gestion des ressources naturelles au niveau familial et communautaire, il est essentiel d’assurer leur participation et leur prise de décision pleines et efficaces dans toutes les interventions sur le climat, les catastrophes et les risques environnementaux ».
Faisant écho aux propos de la Ministre Tesfaye, Mme Edlam Yemeru, Directrice par intérim de la Division du genre, de la lutte contre la pauvreté et de la politique sociale, de la CEA, a déclaré : « La pandémie de COVID-19 a révélé d’énormes vulnérabilités et risques, ainsi que les limites de notre préparation à répondre à de tels chocs maintenant et dans le futur. La lutte contre le changement climatique et les risques de catastrophe n’a jamais été aussi urgente, ce qui impossible sans placer l’égalité des sexes et l’autonomisation des femmes au centre.
Mme Yemeru a poursuivi : « En Afrique, le changement climatique présente l’une des menaces les plus difficiles pour le développement inclusif et durable, bien que le continent contribue le moins aux émissions de carbone. C’est un choc auquel l’Afrique doit se préparer, en tirant les leçons de l’expérience de la COVID-19 ».
Elle a décrit la consultation régionale comme une « opportunité stratégique pour le continent de garantir une plus grande sensibilisation et action » pour s’assurer que tous les efforts sur le changement climatique et la réduction des risques de catastrophe soient pleinement respectueux du genre.
Les participants à la consultation comprenaient également la Vice-Présidente de la Commission de l’Union africaine, Mme Monique Nsanzabaganwa, ainsi que des représentants d’agences intergouvernementales et des experts en genre d’Organisations de la société civile.
La déclaration finale de la consultation façonnera une position panafricaine sur le genre et l’autonomisation des femmes dans le contexte du changement climatique et de la réduction des risques de catastrophe, qui éclairera les discussions de la 66ème session de la Commission de la condition de la femme (CSW), qui se tiendra du 14 au 25 mars 2022, à New York.
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