Des mauritaniens enlevés au Mali : Des terroristes seraient derrière

Deux mauritaniens ont été enlevés samedi par des hommes armés aux environs de la ville de Nouara, située dans la région de Koulikoro au Mali, une région limitée au nord par la Mauritanie.

Le groupe armé qui a surgit d’une forêt voisine s’en est pris à un chantier de l’ATTM, une des rares sociétés mauritaniennes opérant à l’international dans la construction des routes er autres travaux de Génie Civil.

Selon des témoins qui ont échappé à l’attaque la base de la société a été détruite, les engins et le matériel incendié.

Une attaque donc en règle dans cette région couverte par des forêts classées comme la tristement célèbre forêt de Wagadou, un repères de terroristes et ou  l’armée mauritanienne était intervenue en  juin 2011 contre une base d’Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi).

Cette opération menée contre des citoyens mauritaniens est d’autant plus grave que pour trouver une opération similaire il faudrait remonter à 2011 avec l’enlèvement par un gendarme par AQMI.

Les autorités mauritaniennes prennent cette affaire très au sérieux et le président Ghazouani qui est entré immédiatement en contact avec son homologue malien suit la situation de très près.

Ce grave incident  intervient quelques  heures seulement après le retour du Mali du ministre des affaires étrangères Ismaël Ould Cheikh Ahmed qui a clairement exprimé le soutien de la Mauritanie au Mali. Etrange coïncidence en tout cas.

Il intervient également à un moment où on assiste à une recrudescence des actes terroristes dans les pays du Sahel. Un cycle de la violence qui s’est propagé par effet domino et qui avait jusque-là épargné la Mauritanie.

Sa neutralité dans la crise malienne lui avait permis jusque-là d’échapper aux attaques terroristes en provenance de l’épicentre de la crise.

En 2003, en 2007, en 2009, en 2011, le pays avait été durement secouée par le terrorisme mais depuis cette dernière date, la stratégie Mauritanienne a fait des émules et est cité en exemple à travers le monde.

Mais face à un phénomène diffus, à son évolution, au désengagement progressif de la Force Barkhane  et à l’évolution de la situation géostratégique dans la région du Sahel, la Mauritanie est dans l’œil du cyclone et gagnerait beaucoup à peaufiner et à revoir sa stratégie.

Après le démantèlement des bases françaises le Nord du Mali la situation devient intenable.

Le centre du Sahel (Mali, au Burkina Faso et au Niger) est particulièrement touché ainsi que la région du Bassin du lac Tchad.

Au Sénégal aussi la menace est persistante. Une cellule terroriste du groupe d’Amadou Koufa a été démantelée en janvier dernier.

De ce fait la menace est bien là qui nous entoure et il va falloir veiller au grain.

Avec cet acte terroriste qui a visé des intérêts mauritaniens le président Ghazouni considéré comme le leader du G5 Sahel se trouve confronté là à son premier vrai test sur l’échiquier régional.

Bakari Gueye

 

 

 

 

 

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One comment

  1. Ce qui est sûr c’est que les assaillants ne se trompaient pas de cible. Ils savaient, sans nul doute, qu’ils avaient affaire aux intérêts Mauritaniens. Sont-ils mécontents de notre soutien à la junte malienne?

    Seuls les jihadhistes et ceux, parmi nous, qui les connaissent le mieux peuvent répondre à de telles interrogations.

    Mais, une chose est certaine : c’est qu’ils n’aimeraient pas avoir sur le dos une armée aguérie pouvant camper aussi longtemps qu’eux dans le désert ou tout autre lieu sahélien et contribuer, le cas échéant, à les déloger sans coup férir, d’où un optimisme quant à la libération des détenus mauritaniens et chinois. A malin, malin et demi.

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