Addis-Abeba, Éthiopie, le 20 mars 2021 (CEA) – Les Pays en développement sans littoral (PDSL) sont vulnérables aux fluctuations qui ont été encore aggravées par la pandémie de COVID-19, entraînant des fermetures de frontières qui continuent d’affecter la circulation des biens et des personnes. Une table ronde de haut niveau organisée ce samedi, a débattu des mesures possibles qui peuvent être prises pour relever certains de ces défis et soutenir les Pays en développement sans littoral pendant cette période critique.
Dans son discours d’ouverture de la réunion, M. Francis Ikome, Chef de la Section de l’intégration régionale, de la Division de l’intégration régionale et du commerce, de la Commission économique pour l’Afrique, déclare que la Commission s’intéresse toujours au développement des Pays en développement sans littoral (PDSL). Il dit que dans le cadre de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAf), il y a une opportunité de promouvoir le bon fonctionnement des corridors, facilitant ainsi la vie des Pays en développement sans littoral d’Afrique.
- Ikome déclare que le déficit d’infrastructures de l’Afrique pose un défi qui entraîne des coûts supplémentaires dans le commerce, en particulier pour les Pays en développement sans littoral. Il note que les Pays en développement sans littoral africains font des progrès louables, comme l’indique le rapport d’examen à mi-parcours du Programme d’action de Vienne, mais qu’ils ont encore un long chemin à parcourir. Il reconnaît également l’importance du Programme de développement durable à l’horizon 2030 et de l’Agenda 2063 de l’Union africaine dans le développement des PDSL, ajoutant qu’aucun pays ne pourra surmonter seul la pandémie et que la collaboration est donc essentielle.
« Les corridors créent des opportunités d’industrialisation et sont des vecteurs de croissance du marché. La ZLECAf offre une opportunité de promouvoir le bon fonctionnement des corridors pour une industrialisation durable et une diversification à l’ère de la COVID-19 », déclare M. Ikome.
Pour sa part, la Ccommissaire de l’Union africaine aux infrastructures et à l’énergie, Mme Amina Abou-Zeid, déclare que la CUA accorde également une attention particulière aux corridors afin de garantir que les Pays en développement sans littoral soient connectés et que les échanges commerciaux circulent sans heurt.
« Les corridors ne fonctionnent pas seuls. Ils doivent être liés aux ports qui sont touchés par des défis tels que le harcèlement des contrôles aux frontières et les longues files d’attente aux frontières entraînant des retards », dit-elle.
« L’un des moyens de relever ces défis est la numérisation, qui offre la possibilité de faciliter la fluidité des services. La numérisation va au-delà des frontières dans le commerce électronique qui a quintuplé en 2020 ».
Mme Abou-Zeid note également que l’énergie, associée à la numérisation, offre d’immenses possibilités aux Pays en développement sans littoral d’Afrique.
Elle fait remarquer que la CUA, par le biais des Centres africains de contrôle et de prévention des maladies, s’emploie à harmoniser les mesures sanitaires et les diplômes sanitaires nécessaires aux frontières pour faciliter l’accès et la mobilité afin d’améliorer la fluidité des transports et la circulation des personnes.
Pour sa part, Mme Fekitamoela Utoikamanu, Secrétaire générale adjointe, UN-OHRLLS, fait remarquer que les effets de la COVID-19 affectent le flux de transport dans les Pays en développement sans littoral, entravant leur accès aux équipements nécessaires pour répondre de manière adéquate à la pandémie.
Elle souligne la nécessité d’améliorer l’utilisation des outils numériques, par exemple les systèmes électroniques de fret, les systèmes de suivi et les systèmes de paiement numérique pour garantir la durabilité des systèmes de transport en transit.
Mme Utoikamanu appelle également au déploiement de vaccins sûrs et efficaces contre la COVID-19 dans les pays sans littoral.
« Les Pays en développement sans littoral, de par leur nature, dépendent davantage de la coopération régionale et mondiale et la ZLECAf leur offre une opportunité de s’intégrer au marché africain », dit-elle.
Mme Utoikamanu note également que les corridors sont au cœur de la relance de l’Afrique après la pandémie et que les transports et les infrastructures sont importants pour le développement durable.
Les délégués ont examiné des exemples concrets de l’Autorité de coordination du transit et du transport du Corridor Nord (NCTTCA) et de la Zambie. Ils notent l’importance de la numérisation pour favoriser le bon fonctionnement des corridors pour une industrialisation durable et une diversification.
Les participants appellent également à davantage de collaboration et de partenariats pour aider l’Afrique à mieux se remettre de la pandémie.
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