Que peut-on apprendre d’un directeur au sourire rare à nos yeux ?

L’année scolaire 2020-2021 vient de débuter avec son lot de malheurs : recrudescence des cas de coronavirus  qui a freiné le bon déroulement des enseignements, malgré la bonne volonté du gouvernement. En effet, un séminaire sur la révision du programme a été organisé du 21 au 5 décembre 2020 au cours duquel le ministre de l’Education Nationale, de l’Enseignement technique et de la Réforme, Mohamed Melaïnine Ould  EyihLe a tenu un discours dans lequel il affirme : « l’amélioration des conditions matérielles des enseignants est un objectif fondamental de l’action gouvernementale ». Il a encouragé les séminaristes à accorder une attention particulière à la formation et d’en faire une priorité absolue. Le discours du ministre semble être rassurant mais les enseignants sont sceptiques dans la mesure où ils ont toujours entendu les propos similaires par les régimes qui se sont succédé.

Par ailleurs, notre système éducatif souffre d’une perpétuelle reforme. Ce qui montre clairement qu’il  y’a une absence de volonté de la part de nos décideurs. On assiste  alors  d’année en année  à une dégringolade du niveau. A mon sens l’une des causes de cette baisse du niveau est due à la triste condition de vie de l’enseignant. II est grand temps de revoir la situation financière des enseignants, car ces dernies sont frappés de plein fouet par la précarité et la démotivation de sorte qu’ils s’adonnent à des activités informelles : boutiquier, taximan … Il faut rappeler que l’enseignant comme tout  autre fonctionnaire  doit être à l’abri du besoin afin qu’il puisse exercer correctement son métier. Donc il a droit à un habitat décent  car son domicile  est à la fois source d’inspiration et lieu d’activités pédagogiques.

En dépit de la situation précaire dont ils sont victimes certains enseignants ne baissent pas les bras. Loin de là.  Au contraire ils travaillent d’arrache pied pour donner à l’école mauritanienne la place qu’elle doit mériter. Un laps de temps est largement suffisant pour connaitre un homme honnête. Aussitôt, muté au collège  5 de Kiffa en octobre 2016 le directeur Abdoul  Haye  a  réussi à marquer la direction de cet établissement de son empreinte .Deux activités principales accomplissaient la vie de cet homme : la gestion optimale du personnel et la propreté de l’établissement. Il n’est pas rare de le voir ramasser des paperasses çà et là. Voici un modèle d’homme dont on a besoin dans un pays où le système éducatif est à l’agonie car avec lui, les revendications des élèves ne sont plus des aboiements des chiens qu’il faut faire taire à coup de pierre. II les écoute attentivement et prend acte de leurs doléances. Les emplois de temps sont faits de telle sorte que  les élèves aient en temps de révision. Le directeur s’acquitte convenablement des tâches qu’on lui avait confiées quand bien même toute œuvre humaine est imperfectible. II s’adonne corps et âme au bon déroulement des compositions et des examens nationaux comme en témoigne un avis qu’il a publié le 20 /05 /2019 « II  est porté à la connaissance de Messieurs les professeurs que la ponctualité est exigée durant la période des examens. Quant à l’absence pendant la même période, elle est considérée comme une façon de saper le fondement même de l’acte pédagogique  ».

A partir de cet avis, nous nous sommes rendu compte que le directeur est intransigeant face aux absentéistes. Mais quels que soient le courage, le dévouement qui animent ce directeur, la situation financière de l’enseignant reste le point névralgique pour le bon fonctionnement de l’éducation en Mauritanie et partout dans le monde.  A notre  humble avis toute mesure ne prenant pas en compte la revalorisation conséquente des salaires et des primes  vouera sans nul doute à l’échec. L’enseignement est un métier noble en ce sens qu’il forge l’homme dans ses dimensions les plus essentielles. Je ne saurais terminer cet article sans saluer les mesures prises par le Président de la République dans son allocution du 27 /11/2020, veille de la fête de la célébration de l’indépendance nationale. II s’agit entre autres : le paiement de la prime de craie sur 12 mois au lieu de 9 mois  et l’augmentation de la prime d’éloignement.

Boulaye Baby/CP Kiffa

 

 

 

 

 

 

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One comment

  1. Chapeau bas frero ! Pertinent . Courage .

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