En Guinée il y a 2 ethnies, l’une en face de l’autre et qui s’observent en chiens de faïence et non une compétition politique mettant aux prises 2 partis politiques avec des projets de société claires, inclusifs et globalisant !
En fait, il est question de deux ethnies qui se disputent (à mort) le pouvoir absolu avec comme ambition, non dissimulée, de gouverner en exclusivité et sans partage !
Toute analyse qui occulterait cette réalité serait tronquée devenant ipso-facto non conforme à la réalité politique et donc inexacte !
Partant de ces constatations observables par chacun, pourquoi les Malinkés devraient-ils abandonner, en connaissance, non pas de cause mais de conséquence, le pouvoir politique à leurs rivaux Peuls ?
Rien ne serait plus risqué car cela équivaudrait (par expérience vécue ou par transposition) à se livrer à l’ennemi poing et pieds liés !
Ce qu’il faudrait c’est un travail collectif et collaboratif d’introspection fondamentalement citoyen qui privilégierait un pré requis sociétal visant à faire des partis politiques traditionnels et démocratiques la clé de voûte de tout le système politique en Guinée.
Il s’agira de partis politiques non plus à résonnance ou à consonance ethnique en tous cas à composante ethnologique monochrome mais plutôt d’associations à but politique, ouvertes à la pluralité et au brassage ethnique mais également à la diversité dans les instances et organes de décision politiques (l’administration au sens anglo-saxon du terme) !
L’avenir de la Guinée et au delà de toute l’Afrique dépendra de cette posture idéologique et de cette option politique et systémique !
Toute la contestation post électorale portée exclusivement par une seule composante ethnique prouve à souhait que les oppositions entre Diallo et Condé sont « extra politiques » au sens « d’offre politique » que renferme cette expression et tout démontre, à suffisance, qu’elles sont indubitablement ethnico-identitaires
C’est pour ces raisons sans doute que beaucoup de « démocrates », pourtant inconditionnellement attachés au principe de légalité, ne se sentent pas offusqués, outre mesure, par la candidature excessive présentée par le leader des Malinkés face à son alter-ego Peul !
C’est sous nos yeux hagards et devant nos regards impuissants que nous constatons les dangers de l’accaparement ou de la tentative d’accaparement ethnique du pouvoir politique par une frange « monocolore » de la population au détriment de toutes les autres (les deux cas renferment les germes mortifères pour Démocratie).
La mort et la désolation vont marquer nos vies dans les jours qui vont suivre car c’est inévitablement l’issue où mène une « ethnicisation » et une « communautarisation » à outrance à la fois du débat et du champ politique c’est à dire la négation de la démocratie, l’entrave à la citoyenneté politique et la mise sous scellé de la démocratie.
Bref, nous seront les témoins atterrés d’une mise à mort progressive, sous nos tropiques, de la liberté individuelle, solide pilier de l’État de Droit dans un monde moderne et mondialisé !
Il serait salutaire voire même « salvateur » en Guinée, de revenir aux fondamentaux du « vivre-ensemble » que représentent la Liberté, l’Égalité, la fraternité citoyenneté et la Justice !!!
Pour encore espérer raviver la flamme de la Paix en Guinée, il faudra, auparavant, mettre en œuvre, sans délai, les conditions sine-qua-non de la stabilité sociale et politique ce que ne peut assurément pas garantir l’issu d’une élection présidentielle qui ne résoudra jamais, dans ces conditions, le dilemme existentiel profond qui empêche une cohabitation pacifique des différentes composantes ethniques du peuple guinéen ! J’ai toujours soutenu mordicus, (devant l’enthousiasme inconsidéré de mes amis guinéens de différents bords politiques qui voulaient vite en découdre à travers cette élection présidentielle), j’ai toujours soutenu, disais-je, qu’on s’acheminait tout droit vers une guerre civile meurtrière !
C’est irrationnel de penser qu’une élection présidentielle est apte à régler un différend ethnique si profond.
On a juste mis en place la logique et les conditions objectives d’une guerre civile devenue inévitable et non un processus électoral sécurisé !
C’était illusoire, de mon point de vue et surtout imprudent, de miser sur une élection présidentielle pour venir à bout ou même pour solder les comptes de plusieurs décennies de défiance politique sur fond d’antagonismes ethniques en Guinée . Aucune perspective analytique ni aucune perception politique rationnelles n’autorisaient cet optimisme béat !
Sur ce dernier point, je suis plus que certain, je suis catégorique et ce sera ma conclusion !
Mbacké Ndiaye