En perspective du procès en vue de l’ancien président et de ses sbires et autres seconds couteaux qui sont accusés d’avoir mis en coupe réglée l’économie nationale au cours de la décennie écoulée, la Société Civile mauritanienne est décidée à jouer sa partition en prenant part activement au processus judiciaire complexe dont l’objectif ultime est la restitution intégrale des biens détournés. C’est dans ce cadre qu’une « Alliance pour le Recouvrement des Biens Mal Acquis » vient de voir le jour. Elle regroupe les principales organisations nationales de la Société Civile ainsi que des personnalités indépendantes. L’alliance qui a publié un appel en date du 31 Août a tenu jeudi après midi une conférence de presse destinée à édifier l’opinion sur son projet. Dans son appel, l’Alliance se propose entre autres de « se constituer en partie civile dans le processus judiciaire en cours afin de s’assurer que tous les biens du Peuple qui ont été spoliés lui seront entièrement restitués ; Participer, par la mobilisation d’expertises diverses et d’avocats, à faire toute la lumière sur le pillage systématique des ressources publiques en complément et en appui de l’action menée par d’autres forces et d’autres acteurs; Informer et sensibiliser les citoyens autour de l’impératif de transparence dans la gestion des biens publics et de l’égalité de tous devant la Loi ; Exercer une pression positive et constante sur les pouvoirs publics afin que ce nouveau cap soit maintenu et que les actions entreprises se poursuivent jusqu’à leur aboutissement et se pérennisent pour que le principe de transparence soit ancré dans les comportements administratifs quotidiens mais aussi dans la mentalité des citoyens ;Contribuer à l’élaboration et la mise en œuvre de réformes profondes susceptibles de favoriser l’émergence d’un Système de Gouvernance où les biens publics seront consacrés exclusivement au développement et au bien-être des citoyens et non à l’enrichissement illicite de ceux qui en ont la charge. »
Un beau programme en somme comme on le voit bien et la Société Civile est bien là à sa place comme cela est stipulé par les conventions internationales en la matière et notamment la Convention des Nations Unies contre la corruption qui est l’unique instrument juridiquement contraignant de portée mondiale qui traite de la lutte contre la corruption, une convention que la Mauritanie a ratifié.
Et, en vertu de l’article 13, qui traite de la participation de la société, « chaque Etat partie prend des mesures appropriées, pour favoriser la participation active de personnes et de groupes n’appartenant pas au secteur public, tels que la société civile, les organisations non gouvernementales et les communautés de personnes, à la prévention de la corruption et à la lutte contre ce phénomène… »
Ainsi donc la Société Civile est appelée à jouer un rôle décisif dans ce qui se joue actuellement. Reste à savoir si elle pourra relever le défi. Pour ce faire elle aura besoin d’être assistée et accompagnée par les partenaires au développement qui doivent lui apporter l’assistance technique et financière indispensables.
Bakari Guèye
« Mouvance-Métis », par ma voix, apporte son soutien à tous ceux qui oeuvrent à rendre justice à la MAURITANIE.
Cela fait longtemps que nous subissons les méfaits, l’arrogance et la malgouvernance de ceux auxquels nous faisions confiance pour nous gouverner et qui nous ont, au regard de certains trahi et appauvri.
Nous demandons que justice soit rendue tout en préservant les droits de l’ensemble des parties. Le peuple nous observe. L’Afrique et le monde aussi. A nos juges et à la défense d’être à la hauteur des enjeux. Du défi à lever.