Editorial : Aziz devant la police des crimes économiques

A la veille d’une prétendue conférence de presse qui risque de ne pas avoir lieu, l’ex président Mohamed Ould Abdel Aziz est rattrapé par réalité qu’il feint d’ignorer malgré la gravité des faits qui lui sont reprochés.

La convocation ce lundi après midi de Aziz par la police des crimes économiques tombe comme un couperet et devrait mettre fin à ses élucubrations.

En effet le chef d’accusation est très lourd et porte sur les sept principaux dossiers de la Commission d’enquête parlementaire (CEP) à savoir : le Terminal à conteneurs et hydrocarbures du Port de Nouakchott dit « Port de l’Amitié » (PANPA) ; la SOMELEC (volet éclairage public par le solaire) ; la SONIMEX ; la Fondation de la SNIM ; la Société Poly Honedone ; le Fonds National des Revenus des hydrocarbures (FNRH) et enfin le dossier foncier de Nouakchott.

La CEP a également planché sur d’autres dossiers compromettants ayant trait aux marchés d’électrification de la SOMELEC, les marchés des infrastructures (routes, aéroports, ports, aménagements), les marchés de la SNIM et sa politique commerciale.

Il faut ajouter à ces dossiers celui de l’offre de cession d’une île, partie du territoire national mauritanien à un souverain étranger  ainsi que certains agissements, faits et actes susceptibles de constituer des infractions à la loi sur la corruption.

Ainsi donc, l’ex président qui avait l’intention de faire une conférence de presse, risque de ne plus avoir le temps de penser à autre chose étant comme on le voit bien servi par les officiers de la sûreté nationale qui sont chargés de mener cet interrogatoire marathon.

Les enquêtes préliminaires ont permis la saisie d’un important parc automobile appartenant à l’entourage du suspect. Le parquet a également bloqué plusieurs comptes bien garnis appartenant à des proches cités par l’enquête.

Ainsi, la police des crimes économiques coupe l’herbe sous les pieds de l’ancien président qui alimente depuis quelques semaines un spectacle de mauvais goût narguant ainsi et la justice et le peuple mauritanien.

Après ce premier interrogatoire, Aziz sera obligé de mettre de l’eau dans son zrig afin de permettre à la justice de suivre son cours normal.

Bakari Guèye

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