La NBM, la Nouvelle Banque de Mauritanie renait des cendres de l’incendie qui a été déclenché par la mauvaise gestion passée et les malversations de sociétés écrans qui avaient enfoncés la structure dans un déficit de 24 milliards d’anciennes ouguiyas. A ces difficultés s’est ajouté le retrait de certains actionnaires avec un capital qui n’a jamais été libéré et des dividendes pris en comptes par de fausses écritures. Sans la main mise de la banque centrale le bateau aurait fait naufrage dans les eaux profondes de la faillite où gît la Maurisbank comme d’autres institutions bancaires avant elle. Le bateau a fortement tangué mais n’a pas coulé.Convaincre des investisseurs étrangers à reprendre une banque déficitaire qui ne possède pas de patrimoine relève de l’exploit. C’est bien ce qui est pourtant arrivé parce que l’expérience qui fait la différence. C’est donc bien la grande expérience du banquier de souche et de pratique Dieng Adama, qui était à la barre qui a permis de le faire accoster le navire en détresse sur les côtes canadiennes. Sur place le capitaine du vaisseau a réussi à embarquer le groupe canadien Westridge Mortgage REIT pour un retour sur la terre ferme en Mauritanie. Tout est bien qui finit bien. Les 30 ans d’expérience du banquier mauritanien et ses capacités professionnelles de gestion bancaire qui lui sont reconnues ont rassuré des partenaires étrangers pour un retour à l’investissement dans un où pourtant le secteur bancaire se bat et se débat parfois dans des conditions très difficiles.
C’est un véritable challenge lancé qui a donné ses fruits. Un accord a été conclu pour permettre aux déposants de retirer leur crédit selon un échelonnement établi. Sous peu la NBM retrouvera sa vitesse de croisière.
Le mauvais souvenir que les mauritaniens gardent de la fermeture de Maurisbank a été éloigné pour ne pas porter un coup fatal au secteur bancaire déjà fragilisé par un taux de bancarisation des plus bas dans la sous région notamment en Cote d’Ivoire, au Sénégal, au Maroc ou en Tunisie. Ce taux, levier de croissance économique et social est un indicateur essentiel et incontournable duquel il faut tenir compte pour éviter l’échec. Les calculs de faisabilité faits par le nouveau Directeur Général de la NBM, banque qui portera désormais un label canadien, sont très proches de la réalité. C’est pourquoi pour les trois prochaines années 15 millions de dollars seront injectés pour épauler des institutions de micro finances locales. Une aubaine pour l’économie mauritanienne.
La NBM qui avait perdu la bataille mais pas la guerre, n’aura donc pas et plus du mal à faire retrouver son chemin par les déposants, les créditeurs divers, les investisseurs, les particuliers, les entreprises publiques et privées, les banques de la place, les mauritaniens de la Diaspora et pour restituer à son activité toute sa crédibilité.
Des signaux positifs parviennent déjà à son siège pour affirmer que des firmes canadiennes locales et d’autres de la sous région sont favorables à une reprise des activités avec cette institution bancaire qui est sortie du cyclone avec des dégâts réparables. C’est tant mieux pour l’économie de la Mauritanie qui va être épaulée par cette banque dirigée par des professionnels du système banquier mauritanien, système très particulier qui a besoin de fins connaisseurs.
Espérons une bonne sortie de crise pour les autres banques qui sont dans des situations semblables à celle la NBM. Et prions Allah que la NBM retrouve le sourire d’une institution qui se rétablit et retrouve sans bonne santé petit à petit.
Mohamed Chighali
Rédaction Radio Koubeni