L’annonce de l’annulation des poursuites judiciaires contre Mohamed Ould Bouamatou, Limam Chavii et Mohamed Ould Debagh, des hommes d’affaires et des personnalités de premier plan qui ont eu mailles à partir avec l’ex président Ould Abdel Aziz, constitue un événement politique majeur.
La fin du calvaire de ces hommes, traqués sans pitié durant des années par une justice apparemment aux ordres et leur retour au bercail va signer la fin d’un long imbroglio politico-judiciaire et le début effectif de la normalisation d’une scène politique qui a été soumise à rude épreuve au cours de la décennie écoulée.
Cet événement qui intervient après l’instauration de fait de l’armistice par le président Ghazwani qui a fumé le calumet de la paix avec l’ensemble des acteurs politiques, va consolider un consensus national dont on avait tant besoin.
Avec cette décision le nouveau locataire du palais présidentiel, coupe l’herbe sous les pieds de son prédécesseur qui avait fait de cette affaire, une affaire personnelle.
Et il va sans dire qu’avec le retour au pays des personnalités de cet acabit, l’ex président risque de se sentir à l’étroit et son projet de retour sur le devant de la scène devrait en pâtir.
Quoiqu’il en soit, c’est un nouveau jalon de plus que le président Ghazwani vient de poser. Reste à savoir comment le pouvoir actuel va mettre à contribution la situation privilégié-aussi bien sur le plan politique que sur le plan économique-pour permettre au pays de se tirer d’affaire.
Bakari Guèye