Nous, participants à l’Assemblée Constituante de l’AREM, réunis à Paris les 04 et 05 janvier 2020 déclarons et adoptons ce qui suit:
Préambule :
Au sein du tumulte des clivages et tiraillements qui traversent le pays depuis son accession à la souveraineté internationale en 1960, il est indubitablement établi qu’aucune volonté de fondation d’un État juste et égalitaire n’aura été à l’ordre du jour des régimes politiques qui s’y sont succédés.
Dépuis le congrès d’Aleg du milieu du siècle écoulé auquel n’eurent participé que des notabilités issues des survivances de la période coloniale, l’on constate et avec beaucoup d’amertume , que la question de l’unité nationale et celle de la cohésion sociale sont demeurées sciemment ou inconsciemment occultées !!!
Les malheureux événements survenus en 1966 , 1989 , 1990 et 1991 donnèrent pour la première fois une signification séctaire et une image macabre à la coexistence que l’on voulait Pacifique et harmonieuse entre des communautés où le brassage interethnique et l’interprétation féconde auraient dû remplacer le discours tantôt négationniste et tantôt raciste des uns à l’égard des autres. A cette problématique de coexistence Pacifique entre deux communautés , de races et de culture différentes, vient s’ajouter la question de l’esclavage et ses anachronismes qui , au cours des cinq derniers siècles, avaient réduit une grande partie de la population au statut de la sous-humanité.
Loin de dresser les remparts palliatifs à de tels maux sociaux, les régimes militaires successifs ont , dans une démarche lâchement démissionnaire, dressé les communautés les unes contre les autres par une politique bancale qui ,au nom d’une arabité mal ou peu acceptée, vise à attiser les flammes déjà vives d’un clivage qui oppose les nationalistes arabistes à ceux, negro mauritaniens.
Au sein de la communauté arabo berbère, l’explosion des particularismes et le regain de l’instinct grégaire traverse déjà le tissu societal.
Cette politique d’autruche vient de donner naissance à un paysage socio-politique où chaque communauté s’est érigée en un parti politique ou en un mouvement ou en un regroupement sur des critères prosaïquement ethniques : UPR: parti des arabo-berbères , IRA: parti des Haratines , CVE: parti des négo-mauritaniens.
Malgré la présence de quelques rares figures issues d’une communauté dans les rangs du parti de l’autre ,force est de constater que ces organisations politiques se paient aujourd’hui les accusations en se jetant, chacune, l’opprobre sur l’autre. Les signes avant-coureurs d’une guerre civile pointent déjà à l’horizon et les autonomies sont de plus en plus revendiquées .Naguère au Sud , la communauté negro mauritanienne réclame l’autonomie et tout récemment , au Nord, les voix s’élèvent pour une revendication similaire.
La crise de l’idéal s’installe dans les esprits , l’opportunisme des uns et l’arrivisme des autres deviennent monnaie courante : Ceux qui naguère chantaient les vertus et qualités morales prétendument innées chez un homme en l’invitant à ériger le pouvoir en dynastie le décrient aujourd’hui et lui ôtent tout mérite !!!
Une lecture rétrospective des résultats des élections présidentielles de 2019 nous édifie aisément sur l’avenir sombre et incertain de ce pays où l’on constate que sur les 52% des suffrages recueillis par le candidat victorieux au premier tour , 10% lui seraient totalisés par des électeurs négro mauritaniens et 16% grâce au vote en sa faveur des électeurs Haratines ce qui lui donnerait, tous comptes faits 26% des voix du milieu arabo berbère.
Par contre, on en déduit que tout analyste objectif affirmerait, volontiers, que parmi les suffrages recueillis par le candidat arrivé en 2ème position(19%) le taux des voix qui lui aurait été attribué par les arabo berbères ne peut atteindre 1% et la contribution de cette même communauté dans le score du candidat arrivé en 4ème position(8%)varierait entre le nul et le 0,1%.
Cette analyse vise essentiellement à vous éclairer d’une part sur le réflexe identitaire qui caractérise la société et vous offre d’autre part une idée, sommaire peut-être, sur le poids électoral de chaque communauté, prise séparément !!!
Autant de facteurs qui portent à l’inquiétude pour l’avenir de ce pays, malade de sa propre condition !
Au niveau de notre entité naissante, ALLIANCE POUR LA REFONDATION DE L’ÉTAT MAURITANIEN(AREM), Nous vous proposons un projet de société qui divorcera avec les vieilles pratiques de mauvaise gouvernance, d’injustice et d’impunité.
I- AU NIVEAU SOCIAL:
1° esclavage et ses anachronismes.
Une politique de discrimination positive se concrétisera par des réparations matérielles consistantes qui permettraient à cette communauté de résorber son retard économique.Cette mesure sera accompagnée par une réforme de l’enseignement qui accorderait une formation ciblée au profit des enfants issus de cette communauté.
2° ENSEIGNEMENT :Une Conférence Nationale sera tenue pour aborder la question de la réforme de l’enseignement en vue de rénouer avec une école républicaine où à l’école primaire tous les enfants mauritaniens subiront la même formation , fréquenteront la même école et s’instruiront dans les mêmes langues de façon à ce que la langue d’une communauté sera obligatoire pour l’autre et le coefficient de la langue non maternelle de l’élève sera plus élevé que celui de sa langue maternelle.
Toutefois, le coefficient de la langue étrangère sera égal pour tous les élèves, abstraction faite de leur race ou de leur origine.
Au niveau du secondaire , outre les langues arabe , poulââr et française , l’élève choisira l’une des deux autres langues nationales(Soninké ou Wolf)comme 2ème langue.
Au niveau de l’Enseignement Supérieur, la langue de formation sera ou l’arabe ou le français selon le choix et les facultés d’acquisition de l’étudiant..
3° La femme et l’enfance :
Inspirée du préambule de la charte des Nations Unies et de la Déclaration Universelle des droits de l’homme qui stipulent que : »tous les êtres humains naissent libres et égaux », la femme mauritanienne jouira de tous les droits qui lui sont garantis et reconnus par les chartes, traités et conventions internationaux auxquels la Mauritanie a souscrit. Elle s’affranchira du joug des tares sociétales qu’elle a toujours traîné au nom des traditions hégémoniques inspirées de la vieille société anté islamique et des interprétations rendues par une élite de Vaghih qui accapare notre sainte religion à dessein.
Respectueuse des principes d’un Islam tolérant et débarrassé des relents du charlatanisme et des interprétations politiciennes, la femme Mauritanienne recouvrera ses droits entiers et en jouira librement et pleinement.
L’enfance bénéficiera d’un entretien préscolaire accompagné pour sa préparation à l’école républicaine.
II- AU NIVEAU ÉCONOMIQUE:
Une économie de marché accompagnée d’un train de garde fous sociaux sera pratiquée dans le pays.
L’État sera au-dessus des concurrences et favorisera l’épanouissement des initiatives et facultés des hommes d’affaires et commerçants.
Tous les efforts seront tournés vers la découverte des mines et reserves extractives et leur exploitation sérieuse et rationnelle.
1° – l’Élevage :
l’élevage intensif sera privilégié et pratiqué à grande échelle au détriment de celui extensif et la population en cheptel sera mieux entretenue et sauvegardée.
2° agriculture :
Pays riverain du fleuve Sénégal et jouissant des atouts des deux Gorgol(Noir et Blanc) ,la Mauritanie possède toutes les potentialités qui la prédisposent à devenir le grenier de la sous région . À cet effet , une politique d’aménagement , de préparation et de redistribution des terres arables sera adoptée pour une autosuffisance alimentaire longtemps souhaitée et toujours négligée.
III- AU NIVEAU POLITIQUE INTÉRIEURE ET EXTÉRIEURE :
Pays charnière entre l’Afrique du Nord et d’Afrique Occidentale , position dont elle est fière, la Mauritanie de l’AREM demeure attachée à ses origines afro- arabes. Elle adoptera une position politique de rapprochement entre les deux espaces pour l’avènement d’un climat de coopération mutuellement fructueux. Notre diplomatie travaillera pour encourager l’intégration entre deux mondes que la passé colonial commun,la similitude des conditions socio-économiques et l’ancrage à une civilisation afro-arabo-musulmane condamnent à la communauté de destin.
Débarrassée de tout comportement de repli identitaire , de chauvinisme ou de nationalisme étroit, la République combattra toute tentatives ou velléités de négation ou de racisme manifestée par une quelconque communauté à l’égard de l’autre.
Elle promulguera une loi incriminant le nationalisme chauviniste ou étroit étant crime contre l’humanité !!!
IV- Réconciliation Nationale ET RÉFORMES À ENVISAGER :
Au cours de la Conférence Nationale sus évoquée , les atrocités qui se sont abattues sur la communauté negro mauritanienne au cours des malheureux événements des années dites de braises à juste titre, seront abordées. Les victimes seront recensées et les responsabilités des bourreaux seront situées !!!
Outre les réparations matérielles, une réparation morale sera retenue ou à travers des procès judiciaires ou par voie de retraits de plaintes selon le choix des victimes ou de leurs ayant droits.
La question de la cohésion sociale sera assortie d’une politique qui encouragera le mariage interethnique .l’État allouera une subvention au couple de races différentes qui se marie et cette politique évoluera vers une allocation familiale au profit des parents de tous enfants métis nés d’un mariage interethnique.Cette allocation croît et décroît selon le nombre d’enfants.
1° AU NIVEAU DE LA COHÉSION SOCIALE :
Le sentiment d’incomplétude ou d’infériorité ressenti par des franges sociales prétendument mal nées vis-à-vis des autres que l’on croit bien nées reflète , à notre sens, un déficit d’éducation civique consécutif à la faillite du système éducatif de notre école qui depuis longtemps divorça avec sa vocation d’institution républicaine.
Ce phénomène va vite ouvrir les portails larges devant la récrudescence de l’enseignement dit originel qui s’inspire des mentalités et pratiques éculées fondées sur le mépris de l’autre au détriment des idéaux de la Démocratie , de l’égalité et des droits de l’Homme.
Pour endiguer ce phénomène largement répandu dans notre societé profonde et dévenu de plus en plus présent dans la phraséologie de certains milieux, l’AREM procédera à une campagne médiatique en vue d’expliquer aux uns et aux autres que la relation entre le dominant et le dominé est tissée ,pour les cas non esclavagistes en tout cas, sur un contrat tacite où la responsabilité est , dans une certaine mesure, partagée à travers une interdépendance entre les deux parties oú la « colonisabilité » est d’origine économique plutôt que morale .Dans ce cadre la lutte de libération des uns ne doit pas aboutir à la domination de l’ancien dominant par le nouvel affranchi !!!
Une révalorisation des métiers et arts s’impose pour que le forgeron ou le griot se sentent, l’un et l’autre, dignes de leurs origines et fiers de leurs positions sur l’échelle de la stratification sociale.
2°- LA SANTÉ :
La santé a été toujours, reste et demeure le bien le plus précieux. L’ ALLIANCE POUR LA REFONDATION DE L’ ÉTAT MAURITANIEN (AREM) axera son action vers la sauvegarde de ce secteur dont la faillite avérée aujourd’hui affecte le citoyen Mauritanien dans le domaine qui lui est le plus cher , la vie.
3°- FONCTION PUBLIQUE ET EMPLOI :
Théâtre du népotisme et des récrutements frauduleux à base de diplômes tantôt falsifiés et tantôt évalués de façon peu transparente et très subjective,la fonction publique connaîtra une réforme approfondie à même de lui ramener une dose de professionnalisme et de moralité. Les récrutements,les titularisations, les nominations et les promotions seront assujettis à un train de mesures qui garantira l’égalité de chance pour tous.
4°- RÉFORME ADMINISTRATIVE ET DÉCENTRALISATION:
D’une superficie de plus d’un million de km carrés, le territoire mauritanien reste sous administré , peu communalisé et mal découpé administrativement.
Les expériences de régionalisation, de municipalisation et de décentralisation en général ont été combattues par les uns , mal comprises par des autres et improvisées par les pouvoirs publics.
Les autorités administratives combattent farouchement les élus locaux nouvellement installés à l’issue d’une longue période de dirigisme politico-administratif. Elles voyaient en eux un monstre qui les priverait d’un pouvoir auquel elles s’attachaient comme à leur objet nostalgique.
Les élus locaux nouvellement investis ont mal compris leurs missions pour des raisons, tantôt d’analphabétisme et tantôt de confusion entre leurs prérogatives administratives et celles qu’ils exerçaient en tant que chefs traditionnels des sous-ensembles tribaux ou de confréries religieuses à tel point que certains refusent parfois le moindre service au profit d’un administré dont l’allégeance politique ne leur est pas confirmée.
Au niveau des pouvoirs politiques, l’improvisation est visible dans la mésure où les vieilles entités traditionnelles : tribus, fractions ou cantons furent érigées en communes ce qui a prolongé dans la survie de celles-ci au mépris de celle de l’État !!!
Une grande partie du territoire reste non communalisée et par conséquent sous administrée!!!
Dévant ces dérapages évidents, lourds de conséquences sur l’organisation et la gestion éfficientes du pays , notre projet politique se propose de:
a- Procéder à un nouveau découpage administratif prenant en compte les vocation des zones comme critères de regroupement des régions. À cet effet, nous envisageons de réduire les Régions en quatre (4):
– Région de la vallée : Elle regroupera le Trarza,le Gorgol,le Brakna et le Guidimagha.
Sa capitale administrative sera Boghé et sa Capitale économique sera Rosso.
– Région du Sud-est : Elle regroupera l’Assaba, le Tagant, le Hodh Egharbi et le Hodh Echarghi.
Sa capitale administrative sera Aioun ou Kiffa et sa capitale économique sera Néma.
– Région du Nord : Elle regroupera : le Dakhlet Nouadhibou,l’Inchiri, l’Adrar et le Tiris Zemmour.
Sa capitale administrative sera Atar et sa capitale économique sera Nouadhibou.
– Région de Nouakchott qui gardera son statut de capitale politique du pays.
b- un nouveau découpage administratif érigera toutes les communes existantes aujourd’hui en Départements et leurs chefs-lieux de Préfectures seront déterminés le moment venu.
c- Le territoire national sera couvert en communes rurales ou urbaines selon la vocation de chaque groupement ou agglomération. Le nombre de communes couvrira le territoire national à raison d’une commune pour 400 habitants;ce qui pourrait éventuellement donner un nombre de 10.000 communes pour tout le pays.
Paris le 05 janvier 2020.
Les membres du Bureau éxécutif .
Composition du Bureau exécutif de l’Alliance pour la Refondation de l’État Mauritanien:(A.R.E.M.).
Président : Mohamed Ahmed Mbareck Vall.
1er vice Président : Cheikh Nouh.
2ème vice Présidente , Chargée des Relations Internationales et de la Condition Féminine:Aminetou mint El Mokhtar.
3ème vice Président : Babah Mohamed Aly Es Saleh.
4ème vice Présidente :Mariem Mbaye.
Secrétaire Général , Porte parole en Europe :Mohamed Mkhaitir .
Coordinateur National chargé de la Mauritanie :Mohamed Yehdih Sidi Brahim , porte-parole en Mauritanie.
Coordinateur National Chargé de la Mauritanie :Lemine Abdouly , porte-parole en Mauritanie.
Coordinatrices Nationales chargées de la Mauritanie :Roughi Soumaré,Aissata Sall , Houley Thiam.
Coordinateurs Internationaux chargés de l’Europe : Mohamed Mohamed Lemine.
Mohamed Lemine Abderrahmane.
Coordinateurs Internationaux chargés de l’Amérique du Nord: Mohamed Vall Dahi dit Movall.
Vayza El hachem.
Coordinateurs Nationaux chargés de la jeunesse :
Mini Brahim
Mohameden Mohamed Vall
Penda N’Deye.
Coordinateur National chargé des Droits de l’homme :Ahmed Mohamed El Mokhtar
Coordinateur International chargé du Moyen-Orient :
Mohamed Nouh Mouhyiddine
Trésorier : Abderrahmane Salem.