Depuis presque 10 ans, des habitants du quartier de Tevragh Zeina (Nouakchott) se battent pour protéger le parc de leurs enfants du tout béton.
Au quartier Tevragh Zeina de Nouakchott, vers la zone dite Bande D’Aouzou, aux environs de l’épicerie Banda, un parc a été construit pour les enfants des riverains, sur financement de la Région Ile de France. L’exécution du projet a été confiée la communauté Urbaine de Nouakchott.
Le parc avec clôture, balançoires, toboggans, bancs…devait être inauguré en 2014. Il ne l’a pas été.
En aout 2018, selon une source de la mairie de Tevragh zeina, «un particulier qui serait détenteur d’une autorisation de la communauté urbaine de Nouakchott, entame des travaux dans le parc pour y ériger mosquée, boutiques et résidence. » les travaux ont été arrêtés suite aux protestations des riverains.
C’est alors que le Monsieur qui avait entrepris les travaux introduit une demande au ministère des affaires islamiques pour la construction d’une mosquée. Le ministère des affaires islamiques écrit au ministère délégué auprès du ministère de l’économie et des finances chargé du budget qui attribue au demandeur un terrain pour la construction d’une mosquée.
Selon les riverains, qui disent tenir l’information des autorités compétentes, l’attribution ne porte pas sur le parc mais un autre espace situé dans ses environs ou est monté une baraque dans laquelle prient des fidèles.
Le 05 juillet 2019. Coup de théâtre. À 01h30, les riverains du parc aménagé pour les enfants sont brutalement réveillés par des travaux de terrassement, de démolition du parc à l’aide d’engin. Ils saisissent les autorités et exigent « l’arrêt immédiat d’une opération d’accaparement frauduleux d’un espace aménagé pour leurs enfants. » Taleb Ould Mahjoub, maire de la commune de Tevragh Zeina, fait arrêter les travaux et fait saisir le matériel de construction.
La présidente du conseil régional de Nouakchott, institution qui a hérité des prérogatives de la CUN, a envoyé un courrier au maire de Tevragh Zeina. Courrier portant réception du parc destinées aux enfants avec mention de l’obligation de sa remise en l’état par ceux qui y avaient entrepris des travaux.
Les riverains du parc ont saisi la présidente du conseil régionale de Nouakchott, le préfet et le maire de Tevragh Zeina, les ministères de finances et de l’habitat pour que le parc soit restauré et ouvert aux enfants.
Ces riverains font de la résistance pour que ce parc, comme c’est souvent le cas à Nouakchott, ne soit envahi par le tout béton fait de commerces pourvoyeuses d’insalubrité, de pollution sonore, d’étouffement…
Bs