L’association de soutien aux drépanocytaires en Mauritanie organise son atelier de rencontre annuelle avec le réseau africain de lutte contre la drépanocytose. Tenue du lundi 25 mars au dimanche 31 mars 2019 à Nouakchott cette rencontre internationale sur la drépanocytose a été officiellement ouverte par le chargé de mission au ministère mauritanien de la santé, M. Ahmed Jiddou Ould Zein. Elle réunit la Mauritanie, le Burkina Faso, le Madagascar, le Mali et le Niger; des pays où la maladie est un véritable problème de santé publique.
La réunion a été l’occasion pour la présidente de l’association de lutte contre la drépanocytose en Mauritanie Madame Marieme Wane de rappeler qu’en décembre 2008, les Nations Unies ont voté après l’Union Africaine, l’Unesco et l’OMS sous l’impulsion de l’Organisation Internationale de Lutte contre la Drépanocytose, une résolution reconnaissant la drépanocytose comme problème de santé publique.
La drépanocytose en Mauritanie : 8% de taux de prévalence en 2012
« Il s’agit d’inciter les États concernés à développer des programmes de lutte contre cette maladie. Les enjeux sont multiples et les défis énormes. Mais nous sommes très déterminés et engagés dans notre combat qui a pour objectif de soigner et de soulager la douleur des patients. » A souligné Madame Wane qui a insisté sur la nécessité de sensibiliser les personnels de santé sur les symptômes et modalités de prise en charge de cette maladie.
« En Mauritanie, le taux de prévalence de la drépanocytose est de 08 % selon une étude réalisée par l’ASDM avec le financement de la DCI en 2012. » a-t-elle poursuivi avant de rappeler que depuis sa création en 2003 et malgré les faibles moyens, son organisation a pu organiser des séances de sensibilisation et de formation et financer certains malades pour la prise en charge des médicaments et des vaccins. Les autorités mauritaniennes ont été interpellées par Mme Wane qui a sollicité, comme elle le fait à chaque occasion, une forte implication dans la lutte contre la drépanocytose. « Nous appelons les autorités à accompagner les malades en mettant en place un programme sanitaire de prise en charge pour les victimes de cette maladie ».A-t-elle dit non sans rappeler qu’à l’image de la tuberculose, du paludisme, du Sida et du diabète, la drépanocytose « qui continue à sévir et dont 90% des victimes n’ont pas les moyens de prendre en charge leurs traitements »doit faire l’objet d’un programme de lutte.
« Il est important, c’est que les patients aient droit à la prise en charge »
Anne Poyard-Vatrican au nom du gouvernement de Monaco, partenaire de l’ASDM a remercié tous les participants et les associations de lutte contre la drépanocytose en Afrique. Elle a déclaré que la politique de la coopération du gouvernement de Monaco place la santé au cœur de ses préoccupations. « A ce jour sur la coopération qui nous unis à la Mauritanie plus de 45 pour cent des fonds vont à la santé. » A-t-elle dit tout en rappelant que la drépanocytose est la première maladie génétique au monde touchant au moins 50 millions de personnes. « C’est un défi énorme ! Et pour autant la maladie continue d’être négligée et pour autant elle nous concerne tous. » A poursuivi Anne Poyard-Vatrican rajoutant : « C’est pour cette raison que le gouvernement monégasque a choisi de faire de la lutte contre la drépanocytose un programme phare. A ce titre nous sommes en relation avec les gouvernements des six États en premier la Mauritanie, le Sénégal, le Mali, le Niger, le Burkina et le Madagascar donc nous discutons avec les ministères de la santé. »
La représentante du gouvernement de Monaco a également lancé: « Ce qui est important, c’est que les patients aient droit à la prise en charge, qu’ils aient droit à avoir des soins, que finalement, on arrive à améliorer leurs conditions de vie. »
Diallo Moussa, chargé de communication à l’ASDM a rappelé qu’en Mauritanie, les régions les plus touchées par la drépanocytose sont le Guidimakha, le Brakna et le Gorgol, il a tenu à attirer l’attention. « Nous avons perdu assez de drépanocytaires. » A-t-il souligné, expliquant que ces personnes « meurent en cours de route durant leur évacuation de Néma, d’Aïoun…pour Nouakchott alors qu’elles faisaient des crises atroces. »
Amy Fofana