« L’odieux de l’hypocrisie commence obscurément dans l’hypocrite » Victor Hugo L’hypocrisie n’a jamais été aussi mal en point, voir atteinte dans sa chair, qu’en ce moment au cours de toute l’histoire tumultueuse de ce pays indépendant depuis cinquante-huit ans et n’existant, même d’ailleurs, en tant qu’état que depuis cette date.
Sans doute, l’hypocrisie est cette attitude consistant à dissimuler son caractère ou ses intentions véritables, à affecter des sentiments, des opinions, des vertus qu’on n’a pas, pour se présenter sous un jour favorable et inspirer confiance.
Elle est ici une arme redoutable aux mains d’individus sans scrupules, de groupes tribalistes et ethniques, de prétendus politiques et défenseurs des droits de l’homme, d’intellectuels et journalistes véreux, qui veulent tous avoir un pan dans la stratosphère de toutes les gouvernances qui se succèdent au gré des vents impétueux du grand désert politico-social régnant depuis les premiers faux pas de l’Etat préconçu.
Et parce qu’elle est héréditaire par voie de conséquence, l’hypocrisie qui se transmet donc tout naturellement, n’est ici l’apanage d’aucun groupe. Fort partagée, elle se trouve être le profil à gauche, comme à droite et même au centre peu expressif. La preuve à cela, a éclaté au grand jour lorsque l’UPR et ses satellites de la majorité ont encouragé l’élan des initiatives régionales, à caractères tribales très prononcées, pour un troisième mandat via un amendement de la constitution par voie référendaire ou par un vote improvisé de la majorité parlementaire.
Cette tentative de modification de la constitution pour le forcing d’un troisième mandat souleva très vite un engouement sans précédent des velléités tribales et régionales à prendre le devant pour assurer la prépondérance aux récoltes des retombées en termes de nomination aux postes juteux de la gabegie ; Initiatives qui n’exulcèrent même pas la bénédiction de quelques politiques affichés dans l’opposition par ce foncièrement tribaux.
Le communiqué de la Présidence de la République, sommant ces initiatives à cesser la valse, a fauché l’herbe sous les pieds de l’armada des « pieds nickelés » qui gangrènent les bas-fonds de la présidence et les hypocrites qui font légion dans les méandres des partis de la majorité. A coups d’articles certains parmi eux tentent d’adoucir la chute, mais plus hypocritement encore de se frayer entre les lignes un passage vers la nouvelle ère. Voilà qui dévoile bien hypocritement encore ce caractère destructeur et met à nu cet état d’âme qui fausse la marche vers l’Etat démocratique et dessert l’alternance. L’hypocrisie est à combattre, et les hypocrites à dénoncer et isoler. Sans doute qu’elle bat de l’aile. Il faut l’achever.
El Wely Sidi Heiba