Il est 1h du mat à Nouakchott. Je ne retrouve pas le sommeil, pensant cesse au témoignage de Haby Mamadou Ndiaye, une des lauréates du 1er concours d’Eloquence initié par l’Associtaion Traverssée Mauritanides sous la houlette de Bios Diallo et de l’UNICEF, le 8 décembre dernier à Nouakchott en Mauritanie.
Cet événement, tenu pour la 1re fois au sein de l’assemblée nationale Mauritanienne a été marqué par une prestation émouvante de Haby contre le viol d’une fille.
Âgée d’une vingtaine année ; cette jeune biologiste de formation a voulu dénoncer une pratique encore en vigueur en République Islamique de Mauritanie.
Elle raconte l’histoire d’une jeune fille de moins de 18 ans de la ville de Kaedi, promise en mariage à un homme plus âgée qu’elle d’une trentaine d’années.
« Une union dont elle ne voulait pas », confia Haby, dans sa plaidoirie qui d’ailleurs obtenu la mention spéciale de ce concours.
« Vivant chez sa tante, la petite fille encore scolarisée avait d’habitude d’apporter le repas à son oncle, habitant non loin de leur maison. »
« Mais un jour, à son arrivée, ce dernier la pria de s’asseoir et de boire l’eau d’une bouteille dans la chambre. La fille était loin d’imaginer que ce geste marquera le début de ses malheurs.
Après avoir obéi à son oncle, elle s’évanouit. Ainsi ce dernier la viola. Mais la jeune fille ne comprenait pas la gravité de la situation expliquant à sa tante que son oncle l’avait blessée ». Cette dernière banalisa l’acte, et lui intima de n’en parler à personne.
Plus tard, elle a été mariée à l’homme à qui elle était promise malgré son opposition.
Une union où elle vivra calvaire malgré son jeune âge face à un mari violent qui la traitait de tous les noms.
Puis elle tomba enceinte. De santé fragile, elle fit un test où elle découvre hélas qu’elle avait le VIH/ SIDA.
En apprenant cette nouvelle, son mari la répudia. Elle décéda en accouchant (hélas le bébé n’a pas survécu).
Voilà le récit d’une vie partie en fumée alors que la Mauritanie avait besoin de cette jeune dont le rêve était de s’instruire et de contribuer à façonner la Mauritanie de demain.
Voilà le coup de gueule de Haby sur la déchirure dont a été victime une de ses compatriotes morte à la fleur de l’âge.