Par Hawa Bâ
Le mercredi 10 juillet 2025, l’Institut Français de Mauritanie (IFM) a accueilli la soirée de clôture du festival O’Meme, marquant la fin d’une semaine riche en découvertes cinématographiques et en échanges culturels.
La soirée a débuté par un mot de bienvenue prononcé par M. Christophe Roussin, directeur délégué de l’Institut Français de Mauritanie, suivi de la projection du film Jelal Eddin, réalisé par le cinéaste marocain Hassan Benjelloun.
À travers cette œuvre, le réalisateur a mis en lumière l’importance de l’amour et de l’humanité dans un monde en perte de repères. Il a également souligné la place croissante des valeurs soufies sur les réseaux sociaux et dans les médias, évoquant les zawiyas comme des espaces de partage spirituel, mêlant chants, danses et fraternité.
La seconde partie de la soirée a été consacrée à la compétition internationale de courts-métrages. Trois œuvres y ont été projetées :
- Les Larmes du pagne de Tapa Keita (Mali)
- Parce que je suis une femme de Thierno Seydou Nourou Sy (Sénégal)
- Rabii de Zakaria Kharrat (Maroc)
Ces films ont abordé, avec sensibilité et audace, des thématiques profondes liées aux droits humains, vues à travers le prisme de jeunes cinéastes mauritaniens et étrangers. Le festival a ainsi fait écho à des problématiques cruciales : l’éducation, le mariage précoce, le viol, les mutilations génitales féminines, l’identité, le retour aux racines, et les droits culturels.
Dans son discours de clôture, M. Christophe Roussin a rappelé :
« Il s’agit d’un jeune festival, créé en 2023, à la fois international et profondément ancré dans le tissu culturel mauritanien. Il est porté par Sidi Cheiguer, un jeune réalisateur passionné, qui œuvre à la professionnalisation du secteur cinématographique en Mauritanie. »
Il a également souligné l’importance d’un tel événement :
« En tant que pôle culturel de référence et seule salle de cinéma en Mauritanie, il nous semblait naturel d’ouvrir nos portes à ce festival. Nous accueillons déjà le Festival du cinéma européen, le Festival du film allemand, et aujourd’hui, O’Meme s’inscrit pleinement dans cette dynamique. »
Le festival a aussi été l’occasion de découvrir de jeunes talents venus d’une douzaine de pays arabes et d’Afrique subsaharienne, tout en accueillant des réalisateurs de renom tels que Hassan Benjelloun et Richard Watts.
M. Roussin a salué la diversité du public, notamment arabophone, souvent moins représenté à l’IFM, et a conclu :
« Les échanges entre les réalisateurs et le public ont été d’une grande richesse. Les films sélectionnés ont su aborder avec justesse des thèmes essentiels tels que les violences faites aux femmes, les droits des enfants, ou encore la question du handicap. »
Le rideau est ainsi tombé sur cette édition 2025 du festival O’Meme, laissant derrière lui une empreinte forte et un espoir renouvelé pour le cinéma en Mauritanie.
