Lancement du rapport de la CEA 2021 : L’économie verte à l’honneur

La Commission Economique pour l’Afrique (CEA) a lancé aujourd’hui par visioconférence à partir d’addis Ababa son rapport pour 2021 sous le thème : « Construire l’avenir pour une relance verte en Afrique ».

La publication de ce rapport intervient parallèlement avec le lancement de la 7ème session du Forum régional africain pour le développement durable qui se tient à Brazzaville du 1er au 4 mars.

Mot de Vera Songwe

A l’ouverture de la cérémonie, Vera Songwe Secrétaire Exécutive de la CEA a insisté sur la nécessité de réfléchir à la planification de l’avenir et le faire ensemble, de manière collective et multilatérale.

Ella a noté que la reprise se fera quand le taux de vaccination atteindra 50% espérant que ce taux atteindra 60% dès cet été.

Et d’ajouter que l’Afrique mise sur l’initiative de suppression de la dette car la reprise nécessite des investissements.

Interventions des Panélistes

Ouvrant le bal, Albert Muchanga Commissaire au commerce et à l’industrie de  l’Union Africaine a affirmé que le rapport va contribuer à la réalisation des ODD et aux aspirations de l’Agenda 2063. Et d’ajouter que les économies africaines ont été frappées de plein fouet par la Covid aussi bien sur le plan sanitaire que sur tous les autres plans.

Muchanga a affirmé que l’économie Sud Africaine a consacré 0,3% du PIB pour la relance contre 2% pour les pays du G20 et 1,6% pour les pays à revenu intermédiaire.

Concernant la RDC son plan de relance consacre 11 dollars par personne contre 2800 pour les pays avancés et 1600 pour les pays à revenu intermédiaire.

Il a par ailleurs noté que les insuffisances dans le domaine des infrastructures vont s’accentuer. Donc pour lui il va falloir mobiliser des fonds pour une reprise verte et éviter une autre décennie perdue.

Pour sa part, Nicolas Kay, Président de la COP 26 a assuré que son rôle c’est de défendre les intérêts de toutes les parties de la Convention sur le climat qui se tiendra en novembre. Il a affirmé que l’Afrique jouit d’un grand intérêt de leur part et qu’ils travaillent pour une reprise verte et de conclure que la COP 26 sera la meilleure dernière chance pour la planète comme l’avait dit John Kerry. Autre recommandation de Nicolas : finaliser certains articles de l’accord de Paris pour libérer le marché Carbone.

Même son de cloche de la part de Jean Paul Adam Directeur, Division de la technologie, du changement climatique et de la gestion des ressources naturelles, au niveau de la  Commission Economique pour l’Afrique qui a souligné la nécessité impérieuse d’investir dans le plan de relance vert. Il a parlé de l’étude conjointe avec l’université d’Oxford avec les études de cas de l’Afrique du Sud et de la République Démocratique du Congo. Côté chiffres il a affirmé que l’Afrique perdra 2 à 5% de son PIB d’ici 2030 à cause du changement climatique. Des régions comme le Sahel seront frappées durement.

Brian O’Callaghan de l’Université d’Oxford présentant l’étude de cas de l’Afrique du Sud a démontré la façon dont les investissements verts peuvent permettre à l’Afrique de réussir sa relance. Il a expliqué avec sa collègue Julia Bird comment gérer le changement climatique. Les conclusions du rapport qu’il a énuméré mettent en exergue l’importance des investissements verts qui pourraient constituer un retour sur investissements très important. En effet, les opportunités vertes sont beaucoup meilleures que celle existantes aujourd’hui. Ces investissements verts peuvent être un moteur de la croissance.

Pour Brian O’Callaghan une Afrique prospère et verte sera un grand avantage pour le monde invitant du coup les partenaires internationaux à s’impliquer davantage.

Abondant dans le même sens Julia Bird assure qu’investir dans l’économie verte est le moyen le plus sûr pour soutenir la transformation et appuyer l’économie. Selon elle l’investissement vert peut créer beaucoup d’emplois ainsi que d’autres opportunités.

Dans son discours de clôture Vera Songwe a dit que l’Afrique est le continent le moins pollueur. Pour elle la relance verte est synonyme d’emplois et de valeur ajoutée.

Le secteur privé doit jouer son rôle dit-elle. Et pour atteindre les objectifs de développement durable nous avons besoin de ressources, d’instruments financiers, de DTS a-t-elle martelé.

La Directrice Exécutive de la CEA a appelé à l’action et lancé à l’endroit du monde développé : « Vous devez nous payer pour tout ce que nous faisons.» et d’ajouter qu’à l’occasion de la COP 26 l’Afrique fera entendre sa voix.

Les 10 points du rapport

Notons que ce rapport plaide vaillamment en faveur de l’adoption des énergies renouvelables, notant que l’énergie propre représente l’une des meilleures plates-formes pour ancrer une relance verte et créer la plupart des emplois décents.

Enfin les 10 points du rapport « Construire l’avenir pour une relance verte en

Afrique » sont les suivants la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA) est la plus grande zone de libre-échange au monde, reliant 1,3 milliard de personnes dans 54 pays ; le continent est doté de 42 des 63 éléments qui seront essentiels à la réalisation d’une économie mondiale durable et électrifiée ainsi qu’à la quatrième révolution industrielle ; les énergies renouvelables offrent des voies positives pour accélérer l’inclusion, puisque 32% des emplois dans le secteur des énergies renouvelables sont occupés par des femmes, contre une moyenne de 22% dans le secteur pétrolier et gazier ; l’Afrique a un énorme potentiel pour jouer le rôle clé de moteur de l’économie de l’avenir ; la relance africaine représente une énorme opportunité d’investissement, craintes d’une bulle boursière dans d’autres régions font de l’Afrique et de sa diversification un investissement attractif ; l’énergie sera au cœur de la future croissance de l’Afrique car elle est un catalyseur pour d’autres secteurs de l’économie ; es technologies des énergies renouvelables sont devenues les options les plus rentables pour l’Afrique ; l’économie numérique est déjà l’un des moteurs de la croissance du continent, représentant 5% du PIB et devrait atteindre 8,5% (712 milliards de dollars) du

PIB de l’Afrique d’ici 2050 ; d’ici 2050, le changement climatique aura une incidence négative pouvant atteindre 22% sur les cultures agricoles et enfin l’adoption de solutions d’agriculture intelligente face au climat permet d’améliorer les rendements, tout en augmentant la valeur des emplois créés dans le secteur.

Bakari Guèye

 

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