A la veille de la visite du président Ghazwani au Tiris Zemmour, Zouérate se réveille de sa torpeur et devient comme par enchantement l’épicentre du pays.
En effet, depuis l’annonce de cette visite il y a quelques semaines, les patrons des sociétés d’Etat, les cadres de la haute administration, les notables et autres chefs tribaux, les artistes et les Peshmergas de tout acabit, bref tout le monde afflue vers la cité minière et chacun espère tirer son épingle du jeu : voir le président de près et lui serrer la main et pour les hauts responsables faire preuve de zèle et se faire voir coûte que coûte avec pour principal objectif de tomber dans les bonnes grâces du boss afin de conserver son poste ou être catapulter ailleurs.
Des centaines de voitures, des milliers de personnes à la trousse du président, du méchoui et de la boisson qui coule à flots, quel gâchis! Et cela au moment où le pays est sevré de légumes à cause de la fermeture de la frontière marocaine et où le gouvernement ne fait pas grand-chose pour palier ce problème.
De telles visites carnavalesques on en a connu beaucoup avec les différents présidents qui se sont succédé au pouvoir. Un immense déploiement de moyens pour un résultat souvent nul.
N’est-il pas temps de rompre avec ces mauvaises habitudes. Le président Ghazwani a intérêt à mettre fin à ce cirque. Des mesures doivent être prises pour établir un nouveau canevas pour les visites présidentielles à l’intérieur du pays.
Ces visites devraient être inopinées pour permettre au président de voir la réalité des choses, une réalité qui est manipulée et travestie, les autorités locales profitant du temps imparti à l’organisation pour monter certains subterfuges.
Au cours de sa visite à Zouérate, le président Ghazwani va donner la part belle à la SNIM, ce géant aux pieds d’argile qui a été fortement malmenée ces dernières années à cause de la mainmise de l’Etat. Le président doit inaugurer une extension du TO14.
En effet la SNIM a toujours du mal à faire mieux que la MIFERMA (la Société des mines de fer de Mauritanie) qu’elle a supplanté le 28 novembre 1974.
La MIFERMA c’était cette société étrangère qui procurait à l’Etat mauritanien plus du tiers de ses ressources budgétaires, qui assurait à elle seule plus de 80 % des exportations nationales, qui investissait chaque année plus de deux fois ce qu’investissait l’Etat lui-même, qui assurait le quart des emplois salariés du pays.
Aujourd’hui la SNIM peine à jouer ce rôle et n’est jamais arrivée à prendre son envol malgré les énormes opportunités qu’elle a eu.
Le 31 décembre 1974, la SNIM fêtait ses 12 millions de Tonnes. En 2020, 46 ans plus tard la production n’a pas évolué. On est toujours dans la même fourchette. Incroyable !
Bakari Guèye
Rectification 12000000 de T production de l’année 1989
Merci pour cette précision. Nous en prenons compte.
Mr Touré 12000000 c’est pratiquement le pic de la production de la SNIM depuissa création, c’est ce qu’il faut comprendre. En 46 ans la SNIM a fait du sur place.