Un important convoi a quitté la ville de Nouakchott vendredi, à la veille de la fête du ramadan, à destination de Boutilimit. Ce convoi c’est celui du cheikh El Vakhama Ould Cheikh Sidiya,l’un des chouchous du régime mauritanien et un proche du premier ministre. Le cheikh accompagné de plusieurs de ses disciples est parti passer la fête dans son fief de El Beled El Emine.
Cette violation flagrante de l’une des mesures phares prises par le gouvernement et à un moment où la maladie du Coronavirus connait une forte croissance nous amène à nous interroger sur les tenants et les aboutissants de ce deux poids deux mesures.
En effet, au moment où les citoyens ordinaires sont privés de voyager et toute infraction sévèrement réprimée, on s’étonne de voir une si importante délégation quitter Nouakchott en grande pompe, et en plein jour.
Cette violation de la mise en quarantaine imposée à la capitale est un véritable coup de massue qui bat en brèche la crédibilité du gouvernement et met à l’eau toutes les mesures et tout le plan de lutte piloté par le gouvernement.
Certes des bruits courent ça et là pour s’émouvoir contre la porosité des frontières régionales et nationales, des députés sont même montés au créneau pour dénoncer des « complicités », mais de là à autoriser le franchissement en plein jour des frontières de la capitale, il y avait un pas qu’il ne fallait pas franchir.
Dans un pays qui se respecte, cette bourde fait tomber des têtes.
Dans un Etat de droit, la loi s’applique à tout le monde et nul ne doit être privilégié. Cela ne semble malheureusement pas être le cas dans notre pays où le pouvoir des chefs religieux et des tribus fait toujours vaciller l’autorité de l’Etat.
Bakari Guèye