Depuis quelques semaines, avec le durcissement des mesures contre la propagation du Covid 19 et la nécessité du confinement, des milliers de mauritaniens se sont vus du jour au lendemain contraint de cesser le gros de leurs activités et de rester à la maison.
Cette situation inattendue a plongé beaucoup d’entre eux dans un dénuement total, une diète noire de plus en plus intenable et ce, d’autant plus que les mesures d’accompagnement promises par les autorités tardent à avoir de l’effet.
Avec le tarissement des sources de revenus et un pouvoir d’achat qui tend vers zéro, on se demande à quoi servirait une éventuelle baisse des prix de certains produits de première nécessité.
Dans un pays où la pauvreté est la chose la mieux partagée et où la plupart des gens vivent au jour le jour cette situation constitue à un véritable coup de massue et on se demande pourquoi les services de l’Etat chargés de la sécurité alimentaire n’ont pas pris les devants en apportant une aide d’urgence aux milliers de famille en détresse.
Et pourtant partout des voix s’élèvent pour demander de l’aide et des citoyens excédés et touchés de plein fouet par la disette, lancent quotidiennement des SOS.
Au niveau du gouvernement l’immobilisme est de mise et malgré les belles promesses du président et la création d’une caisse de solidarité à priori bien garnie, les populations attendent toujours.
Un peu partout, au niveau régional on assiste à l’éclosion d’initiatives locales pilotées par des élus locaux et des hommes d’affaires. Malheureusement, dans la plupart des cas, ces initiatives à relent politique se bornent à subventionner les prix au niveau local.
A Nouakchott où la situation est beaucoup plus préoccupante, la situation tarde à se décanter. Les timides efforts entamés ça et là demeurent insuffisants voire mêmes écœurants.
Depuis quelques jours, on a vu des fourgonnettes flambant neuves, avec l’inscription « Merci Ghazwani » se pointer dans certains quartiers comme la Medina R et distribuer aux familles des kits alimentaires réduits à la potion congrue. En effet ces kits comprennent juste un kilo de riz, un kilo de lait en poudre et quelques baguettes. Ridicule ! Comment peut-on associer le nom du président de la République à une distribution aussi incongrue ?
C’est là un coup dur pour l’image du président et curieusement on n’a jusque là noté aucune réaction des laudateurs qui l’entourent qui n’ont pas daigné réagir pour laver cet affront.
Bakari Guèye