Après près de vingt ans de tergiversations, la Mauritanie est en passe de réintégrer la Communauté Economique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qu’elle avait quitté en décembre 2000 pour concentrer ses efforts au sein de l’Union du Maghreb Arabe (UMA) pour des raisons culturelles et aussi dans l’espoir que ses intérêts seraient mieux protégés.
Mais face à l’échec de l’UMA et aux impératifs de la globalisation et de l’intégration sous régionale, les nouvelles autorités mauritaniennes ont compris le profit important que le pays pourrait tirer d’un marché colossal qui représente 150 millions de consommateurs. Ce n’est donc pas un hasard si le président Ghazouani invite ses concitoyens et notamment les forces vives et les opérateurs économiques à se serrer la ceinture en vue de l’entrée prochaine de la Mauritanie dans le Marché commun Ouest-africain.
Cet appel lancé cette semaine à Rosso devant les agriculteurs de la région du Trarza fait figure d’avertissement à ces derniers qui doivent dorénavant apprendre à se retrousser les manches et à ne plus compter sur les généreuses subventions de l’Etat, concurrence oblige.
En effet une entrée de la Mauritanie dans la CEDEAO implique l’institution du libre-échange, l’application du tarif extérieur commun, la promotion de la libre circulation des personnes, le développement d’une politique commerciale commune, entre autres.
C’est dire que pour que la Mauritanie puisse tirer profit de ce marché, il va falloir que nos producteurs et nos entreprises se surpassent et travaillent beaucoup, avec l’appui de l’Etat qui à son tour devrait déblayer le terrain en créant un environnement propice et éviter ainsi un saut dans l’inconnu.
Bakari Guèye