L’affaire Mariem Aoufa, du nom de cette haut responsable qui vient de rendre le tablier, défraie la chronique en Mauritanie où on n’est pas habitué à voir un commis de l’Etat démissionner de son poste et ce quelle que soit la gravité de la faute commise.
Il s’agit de ce fait d’un acte peu commun pour cette bonne dame qui occupait jusque-là le poste très sensible de Directrice du département Amérique et Asie au ministère des affaires étrangères et de la coopération.
Cette démission intervenue le13 janvier fait suite aux déclarations peu diplomatiques de Son Excellence au sujet de l’expulsion à son arrivée à l’aéroport de Nouakchott du Français, Jean-Marc Pelenc, membre de l’Initiative de résurgence abolitionniste en Mauritanie (Ira-M) ; une expulsion dont elle s’était réjouie publiquement et elle était allée plus loin en le qualifiant de « juif».
Ces déclarations inimaginables de la part d’une diplomate de ce rang risquent de porter un sacré coup à la diplomatie mauritanienne et expliqueraient bien la démission de ce haut responsable qui a certainement été poussé vers la porte de sortie, une manière pour le gouvernement de faire amende honorable et de rétablir la confiance.
Cette gaffe devrait servir de leçon aux autorités mauritaniennes qui gagneraient beaucoup à revoir le mode de nominations aux hautes fonctions de l’Etat mais aussi à tous les autres postes de l’administration, le plus souvent occupés par des personnes nommées suivant des critères farfelus et parfois surréalistes.
Bakari Guèye