A l’instar de tous les pays membres de l’ONU, la commémoration de la journée internationale de lutte contre la corruption a eu une résonnance remarquable en Mauritanie, où les acteurs de la lutte contre la corruption, ont tenu à lui donner un cachet particulier.
A cet effet, une cérémonie officielle a été organisée ce lundi 09 décembre au siège de « la Plateforme des Acteurs Non Etatiques ».
Plusieurs organisations de la société civile qui travaillent dans le domaine de la transparence, de la bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption ont pris part à cette activité. On peut citer entre autres : le RMAS, l’AJU, l’OMDAH, l’OMLCC, l’OMASSAPE, l’ONG CHOUKRANE et la Section UPF/Mauritanie.
La cérémonie a débuté avec le mot de bienvenue de Mr Mohamed Yahya, président d’OMASAPP et représentant du président de l’OMLCC, qui a souligné le caractère particulier de cette journée qui a été célébrée cette année par les organisations de la société civile par leurs propres moyens.
Lui succédant, Mme Maria Ladji Traoré, présidente de la section mauritanienne de l’Union Internationale de la Presse Francophone (UPF) a affirmé que : « En tant qu’association de journalistes, la section mazuritanienne de l’UPF prend part à la célébration de cette journée car les médias peuvent exercer un contrôle sur l’implication du gouvernement et du secteur privé dans des pratiques de corruption. Ils peuvent aussi jouer un rôle essentiel en informant le grand public des proggrès accomplis dans le domaine de la lutte contre la corruption. »
Pour sa part, le président de l’ONG Action Sociale, Mr Sidina Atigh s’est félicité des progrès accomplis et de la prise de conscience de cette problématique. Il a rappellé les progrès accomplis dans le domaine de la ratification des lois et autres conventions internationales mais il a invité les autorités mauritaniennes à effectuer une mise à jour du cadre juridique, avec une meilleure implication de la société civile. Selon Mr Atigh, la stratégie de lutte contre la corruption date de 2010 et elle gagnerait beaucoup à être revue en y intégrant les 4 cibles de l’objectif 16 des ODD, des cibles qui concernent la lutte contre la corruption.
A noter que cette année, ces organisations n’ont pas attendu le signal des partenaires et des administrations publiques compétentes pour lancer les activités commémoratives de cette journée, comptant ainsi sur leurs propres ressources humaines et techniques ainsi que sur leur volonté et leur engagement en faveur de cette noble cause.
Les préparatifs de cette journée ont donné lieu à plusieurs réunions de concertations tenues au siège de « l’Observatoire Mauritanien de Lutte Contre la Corruption », des réunions qui se sont tenues sous l’égide de son président Mr Mohamed Abdallahi Belil.
A l’issue de ces rencontres, un plan d’action a été élaboré. Il s’étend sur la période du 09 décembre jusqu’à la fin de l’année.
Plusieurs activités seront organisées entre le 20 et le 27 du mois courant.
Notons que le président « l’Observatoire Mauritanien de Lutte Contre la Corruption », Mr Mohamed Abdallahi Belil est en déplacement à Tunis, sur invitation de la BAD, pour prendre part à la célébration de cette journée à son siège.
Il y a lieu de souligner que les ONG mauritaniennes qui s’intéressent à la question entretiennent des relations suivies à l’international. C’est ce qui nous a été confirmé par Mamadou N’Diouk et Aissata Djigo qui ont tous deux bénéficié du programme UNITAR, un programme japonais de lutte contre la corruption, qui a débouché pour eux sur une formation à Hiroshima. Ce programme destiné aux pays du Sahel a été lancé il y a 3 ans et a déjà bénéficié à 7 pays. Le programme se poursuivra cette année avec une nouvelle session à Kigali, au Rwanda, un pays qui a été choisi car il est en pointe dans le domaine de la lutte contre la corruption.
Les bénéficiaires du programme UNITAR se sont organisés en réseau et sont en passe de créer une plate-forme d’échanges.
Selon les informations recueillies sur la page dédiée à cette journée, la corruption est un phénomène social, politique et économique complexe, qui touche tous les pays. Elle sape les institutions démocratiques, ralentit le développement économique et contribue à l’instabilité gouvernementale.
La corruption s’attaque aux fondements des institutions démocratiques en faussant les élections, en corrompant l’État de droit et en créant des appareils bureaucratiques dont l’unique fonction réside dans la sollicitation de pots-de-vin. Elle ralentit considérablement le développement économique en décourageant les investissements directs à l’étranger et en plaçant les petites entreprises dans l’impossibilité de surmonter les « coûts initiaux » liés à la corruption.
Le 31 octobre 2003, l’Assemblée générale a adopté la Convention des Nations Unies contre la corruption (résolution 58/4), et a prié le Secrétaire général de charger l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (ONUDC) d’assurer le secrétariat de la Conférence des États Parties à la Convention.
Le 9 décembre a été déclarée Journée internationale de lutte contre la corruption, afin de sensibiliser le monde à ce problème et pour faire connaître le rôle de la Convention, en matière de lutte et de prévention.
En 2014, l’ONUDC et le PNUD ont développé une campagne globale conjointe, soulignant l’impact de la corruption sur l’éducation, la santé, la démocratie, la prospérité et le développement.
Le thème retenu pour cette année 2019 est : Unis contre la corruption pour le développement, la paix et la sécurité. »
Bakari Guèye