La tenue à Washington du sommet États-Unis – Afrique, du 9 au 11 juillet 2025, sous le thème du « renforcement des investissements bilatéraux, de la sécurité et des chaînes d’approvisionnement » marque une nouvelle étape dans la construction d’un partenariat transatlantique rééquilibré. Dans ce contexte, sur les 54 pays que compte le continent africain, seuls cinq ont été conviés par le Président Donald Trump à participer au sommet États-Unis – Afrique. À mes yeux, ce cercle restreint d’invités reflète un choix stratégique. La présence de la Mauritanie, sous le leadership du Président Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani, témoigne du statut que le pays a su conquérir : celui d’un État stable, stratégiquement positionné, et engagé dans une dynamique de transformation crédible et inclusive. Ce geste diplomatique consacre la place centrale qu’occupe désormais la Mauritanie dans l’architecture régionale de sécurité et de coopération en Afrique.
Depuis plus d’une décennie, la Mauritanie se distingue par sa stabilité politique remarquable, dans une région souvent confrontée aux crises sécuritaires et à l’instabilité institutionnelle. Alors que plusieurs pays du Sahel font face à de graves défis internes, la Mauritanie affiche une gouvernance stable, un dialogue politique régulier et un climat social apaisé. En 2024, l’indice Ibrahim de la gouvernance africaine classait la Mauritanie parmi les pays à la progression la plus constante sur les dix dernières années, notamment en matière de sécurité, d’État de droit et de participation citoyenne.
D’un point de vue économique, le pays a lancé une série de réformes structurantes pour améliorer son attractivité. Avec un taux de croissance estimé à 5,3 % en 2023, des investissements croissants dans les infrastructures logistiques et énergétiques, et une volonté affirmée de valoriser ses ressources naturelles de manière durable, la Mauritanie s’impose comme un pôle d’opportunités pour l’Afrique et le monde.
Les États-Unis, de leur côté, ont redéfini leur stratégie africaine. Le rapport du Département d’État sur la stratégie pour l’Afrique subsaharienne (2022) mentionnait clairement l’importance de « bâtir des partenariats démocratiques et stables » dans des zones géopolitiques clés. La Mauritanie, par sa façade atlantique de 754 km, représente une porte d’entrée stratégique pour les échanges commerciaux, militaires et diplomatiques entre les États-Unis et l’Afrique.
Le port en eau profonde de Nouadhibou, les projets de hub énergétique à base d’hydrogène vert, et la position géographique du pays en font un futur corridor de connectivité transatlantique, pouvant accueillir des flux commerciaux en provenance d’Amérique du Nord, et servir de plateforme d’exportation africaine vers les marchés américains. Dans ce contexte, il devient essentiel de créer des partenariats bilatéraux solides, axés sur la jeunesse, les NTIC, l’agriculture, les énergies renouvelables et la défense.
La diplomatie mauritanienne, portée par Son Excellence le président Ghazouani, est aujourd’hui reconnue pour sa pondération, sa constance et son efficacité.
Trois qualités fondamentales qui ont conduit à un repositionnement clair du pays sur la scène régionale et internationale. La Mauritanie a imposé sa sécurité intérieure et coopération régionale sans tomber dans l’isolement. Son engagement et son expertise dans la lutte contre le terrorisme sont apprécié à l’échelle internationale.
J’ai la profonde conviction que la Mauritanie incarne une Afrique de solutions, une Afrique d’équilibre, capable de bâtir des ponts plutôt que des murs. Ce sommet ne doit pas seulement être un rendez-vous diplomatique : il doit devenir un catalyseur de projets concrets où la jeunesse africain et particulièrement mauritanienne, peut jouer un rôle moteur.
L’Afrique n’est plus une périphérie, elle est un partenaire. Et la Mauritanie, par son histoire, sa stabilité et sa vision, peut devenir la plaque tournante de la nouvelle diplomatie économique afro-américaine.
Ba Bocar Abdoulaye