Les élections municipales de septembre 2018 ont été pour la commune de Sebkha comme un atelier politique pour la jeunesse mauritanienne.
Cette jeunesse de la génération des indignés vient de relever le défi. Le défi de la relève politique, du changement positif, de la détermination pour la réalisation de leur ambition pour une commune à l’abandon.
Cette jeunesse de l’opposition, qui a su s’émanciper, vient d’administrer une belle leçon d’éthique et d’engagement politique aux adversaires qui étaient en course avec elle dans la conquête de la mairie de Sebkha.
Une jeunesse à la conscience politique opposée au statu quo ante forgé
A Sebkha, c’était un engagement de la jeunesse. Et au bout, la victoire de la jeunesse. Une jeunesse à la conscience politique opposée au statu quo ante forgé, maintenu en vie par un système anachronique qui ne veut rien céder. Mais à Sebkha, c’était surtout l’engagement d’un jeune, un jeune qui veut servir une commune délaissée, avec une population abandonnée et rackettée, perdue mais surtout triturée et strangulée par les politiciens (une mafia locale) qui ont eu à gérer cette commune.
C’était aussi la découverte de l’AFCD (Avant-gardes des Forces du Changement Démocratique) de Moulaye Arby et ses amis. Cette formation politique et la jeunesse ont fait la politique autrement et sebkha, comme un atelier politique, pourrait être le point de départ d’un espoir longtemps déçu. Espoir de la participation de la jeunesse pour rassurer et requinquer l’image de la Mauritanie.
L’AFCD avait en face d’elle toute une cohorte d’hommes politiques qui ne s’informent pas, ne se réforment pas et ne pensent pas à se reformer. La bataille du second tour, qui était une bataille inédite car les protagonistes sont du même pole politique mais de générations différentes, a, parfois, connu des écarts de langages, pour ne pas dire des bassesses impardonnables.
L’alternance politique générationnelle a gagné
Heureusement que les jeunes, eux, avaient un seul mot d’ordre : la victoire ; une victoire propre et sans fioritures qu’il fallait gagner en livrant un combat historique contre la vieille quincaillerie, les vieilles cuisinières de l’opposition qui ne sait, hélas pas, changer ni ses ustensiles ni ses condiments. L’épilogue de ce combat est connu. L’alternance politique générationnelle a gagné de la plus belle manière. Et la vieille classe politique restera longtemps à chercher à digérer cet échec politique.
La jeunesse a gagné contre des politiques qui ont usé et abusé (parfois de la pire des formes par un discours inouï dommageable aux fondements d’une société de destin commun) parce que voulant coûte que coûte gagner et cela à tout prix.
Ces hommes et femmes ont cherché vainement à instrumentaliser les habitants de la commune de Sebkha par des arguments (arguties) tirés de la poubelle de l’irrédentisme ethnique : le Mauritanien par sa naissance et non par son droit et devoir de citoyen ou tout simplement son aptitude à servir son pays comme un citoyen à part entière, abstraction faite de son ethnie ou de son origine sociale.
C’était l’autre honte politique que les vieux de la vieille ont servi à la jeunesse de Sebkha ; et la jeunesse de Sebkha leur a répondu par la victoire dans l’unité. Belle gifle politique qui devrait les faire réfléchir, tirer la leçon, tout en tirant, par la même occasion leur révérence politique.
Au sortir de cette campagne, il est désormais admis que le mauvais ou la mauvaise manière de faire la politique ou servir nos populations n’est pas du seul apanage des héritiers de Maaouya Ould Sid’Ahmed Taya.
Camara Seidi Moussa