Mobilité réduite et Accès à l’éducation : le défi des jeunes en situation de handicap

À 18 ans, il intègre la faculté des sciences et techniques. Il se souvient de ses difficultés. Abderramane partage son expérience : « Quand j’ai obtenu mon baccalauréat, c’est à ce moment que j’ai commencé à utiliser un fauteuil roulant. Parfois, lors des examens, j’étais seul dans une classe parce qu’il n’y avait pas de salles adaptées à ma mobilité, je me sentais séparé des autres. » Poursuit Abderrahmane Diop.
Comme Abderramane, Fati Sow, âgée de 23 ans, est en situation de handicap. Elle est l’aînée de sa famille. Fati Sow témoigne : « Je suis une jeune fille handicapée. J’ai poursuivi mes études jusqu’au collège dans le privé. En arrivant en classe de 4ème, on ne m’a pas laissé passer le brevet parce que je n’avais pas de pièces d’état civil. »

Dans le quartier Cité Plage à Nouakchott, en Mauritanie, nous sommes au cabinet d’Abderramane Diop, un nutritionniste de formation. Ce jeune diététicien et spécialiste en sécurité alimentaire vit avec une mobilité réduite due à la myopathie.


L’accès de ces jeunes aux infrastructures éducatives adaptées à leurs besoins doit être une priorité pour les décideurs. Pour ce faire, la loi sur les droits des personnes en situation de handicap de 2006, selon l’ordonnance 0043-2006, doit être strictement appliquée.
De son côté, Beybess déclare : « On peut éduquer une personne handicapée si les infrastructures éducatives prennent en compte l’accès des personnes handicapées. Dans les écoles les plus récentes construites par TAAZOUR, il n’y a pas d’accès pour les personnes handicapées. Dans les maisons de jeunes où l’on organise des loisirs, il n’y a pas d’accès pour les personnes handicapées non plus. Même dans les parcs, il n’y a pas d’accès pour les personnes handicapées. Donc, si nous avons une vision, nous devons exiger que l’éducation des personnes vivant avec un handicap soit prise en compte, avec une accessibilité aux infrastructures. »
Le changement doit commencer au sein de la communauté en ce qui concerne la prise en charge des jeunes en situation de handicap et au sein des familles. Aujourd’hui, de nombreux jeunes en situation de handicap vivent dans des conditions très difficiles.
Fati Sow ajoute : « Parfois, tu attends longuement un taxi au bord de la route. Si tu en trouves un par chance, on te taxe un prix élevé pour le transport, c’est dur. »
Pour l’accès de ces jeunes à l’éducation, des atouts tels qu’avoir un moral de fer et le soutien familial aident à relever les défis.
« Ma famille me soutient, grâce à elle, je réalise qu’avec un bon moral, je relève le défi de mon handicap », déclare Fati Sow .
Ces forces ont sans doute permis à Abderramane Diop d’être major de sa promotion en 2015 malgré les difficultés de son parcours scolaire.
« Je me rappelle du premier cours auquel j’ai assisté, c’était un lundi, un cours de biologie cellulaire. C’était difficile pour moi d’accéder à la porte, et il y avait des regards sur moi. J’étais nerveux, mais je me suis dit que chaque matin je devais passer par là. Depuis ce jour-là, je ne suis plus jamais arrivé en retard. » A-t-il indiqué.
L’application stricte de la loi relative aux personnes en situation de handicap contribuera sans aucun doute à atteindre les objectifs du développement durable d’ici 2030 en matière d’accès à l’éducation, en veillant à ce que personne ne soit laissé pour compte.
Hawa &Kadia, dans le cadre du projet afrikibaaru2023

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