Jouxtant les anciens territoires des glorieux empires du Ghana et du Mali, la région du Hodh Charghi est dépositaire d’un riche patrimoine socioculturel et civilisationnel.
La capitale Néma est surplombé par l’imposant pic de « Ngadi » qui est à lui tout seul tout un symbole qui a inspiré des générations de poètes à travers les âges.
Ce repère historique de la Wilaya revêt une importance capitale dans la symbolique populaire et un repère de premier plan pour l’histoire locale.
Selon la légende populaire « Ngadi » fut le logis pendant une certaine période de El Kevia Ould Henoune Ould Youssouf, le dernier émir de la puissante confédération des Oulad Mbareck. Ce fut ainsi l’un des fiefs dudit émirat comme cela a été mentionné dans les poèmes de l’émir susmentionné.
Ainsi comme cela a été souligné par Mohamed Vadel Sidaty Vall, le délégué régional du ministère de la culture de la Jeunesse, des Sports et des Relations avec le Parlement, la région du Hodh Charghi est un vieux bastion du savoir et un creuset culturel.
Là on trouve plusieurs villes historiques comme Néma qui se distingue par sa richesse culturelle qui transparaît dans les chants et les danses (Degdaga), dans les jeux, le folklore populaire et dans l’art culinaire qui s’inspire fortement de celui du voisin malien avec les fameux mets (Dey dey), les épices croustillants (Chrout), les boissons enivrantes (Senguetti, Doughounou) tout cela ajouté au fameux couscous dit de Néma.
Il y a aussi la ville de Timbédra avec son histoire de « Karkare », la ville historique de Kumbi Saleh et la zone de Kouch avec Bassiknou et l’Emirat des Oulad Daoud.
La Wilaya se distingue ainsi par un riche patrimoine culturel qui, de l’avis du délégué régional doit être valorisé et bénéficier de plus de visibilité. Pour ce faire il souhaite l’édification d’une véritable maison de la culture ainsi qu’un musée.
En attendant, des efforts sont entrepris par le ministère de tutelle qui a supervisé récemment le Festival scolaire de la jeunesse de Néma qui a vu la présence de troupes artistiques venues de toutes les moughataas de la Wilaya.
Cette importante manifestation a permis de mettre en exergue la culture locale.
Dans la région on trouve aussi des bibliothèques célèbres comme celles de Néma, Oualata et Adel Bagrou. Des concours culturels sont également régulièrement organisés selon le délégué.
Revenant sur les particularités culturelles de la Wilaya, le délégué a parlé des jeux traditionnels comme le Sig, le Krour, le Mbale et autres qui sont présentés à l’occasion des festivals au même titre que les vieilles traditions sur le Rhil, la décoration, la vaisselle…
L’artisanat joue dans ce cadre un grand rôle c’est pourquoi note le délégué le besoin d’une maison locale de l’artisanat se fait sentir. Un appui sur ce plan est dit-il nécessaire pour valoriser la culture et le patrimoine, ce qui a entre autres contribuer à attirer les touristes.
La course des animaux, autre vieille tradition populaire doit aussi être mise sur la sellette. En somme, tous ces aspects culturels devraient être revalorisés.
Par ailleurs il y a une ambition affichée d’inscrire plusieurs villes au patrimoine de l’humanité. Il y a sur la liste les villes de Néma et de Kumbi Saleh. Des correspondances dans ce sens ont été envoyés à qui de droit.
D’autres sites historiques doivent aussi bénéficier d’une attention particulière. C’est le cas de El Kerare et Kediyett Ehel Abdouka.
Enfin la coopération culturelle avec le Mali doit être renforcée selon le délégué régional. Des échanges existent à l’occasion des festivals organisés de part et d’autre. Ainsi des troupes maliennes comme celle de Mberra sont régulièrement invitées au Hodh. « Le Mali, conclut le délégué régional, constitue une partie intégrante de notre patrimoine culturel. »
Par Bakari Guèye
Source : Mensuel HORIZONS N°033/Avril 2023