Ould Mkhaitir libre : « Une grande victoire pour la justice mauritanienne » selon Me Mohamed Ould Moine

« C’est une grande victoire pour la justice mauritanienne ! » A déclaré à Reuters, Me Mohamed Ould Moine avocat de la défense contacté par téléphone. Comme prévu, le verdict dans l’affaire Ould Mkhaitir est tombé ce jeudi 9 novembre 2017. L’auteur de l’article jugé blasphématoire a été condamné par la cour d’appel de Nouadhibou à une peine d’emprisonnement de deux ans assortie d’une amende de 60 mille ouguiyas (120 euro). Les juges ont donc pris une « sanction alternative» à l’encontre de l’accusé.  Ce qui lui permet de recouvrir la liberté pour avoir passé près de quatre ans en détention. A commenté l’avocat de la défense selon qui, « les juges ont respecté la loi mauritanienne en tenant compte des regrets et du repentir d’un fidèle qui s’était égaré et est revenu à la raison. »   Quant à Me Cheikh Hindi, bâtonnier de l’ordre national des avocats qui tentait de se constituer partie civile dans ce procès, ils ‘est dit « surpris par ce verdict qui ne reflète pas la loi islamique dont s’inspire le code pénal mauritanien. » « Le Juge  a dit accepter le repentir de l’accusé. Cela ne devrait nullement exclure sa condamnation à mort. » A-t-il rajouté. A Nouadhibou (450 kilomètres au Nord de Nouakchott) où s’est tenu le procès, les autorités ont procédé à un déploiement sécuritaire dans les centres névralgique et ont fermé les entreprises et les grands centres commerciaux.  Ould Mkhaitir étant désormais libre, l’enjeu restera pour lui de rester en vie. Arrêté depuis le 02 janvier 2014 pour avoir produit un article jugé blasphématoire à l’endroit du prophète Muhammad, Ould Mhaitir aura comparu au moins  trois fois devant les tribunaux. Il a d’abord été condamné à la peine capitale pour apostasie en première instance en décembre 2014, puis en 2016 après son premier procès en appel et malgré la requalification des faits d’apostasie en faits de mécréance censés alors alléger sa peine.  La nouvelle cour d’appel, autrement constituée sur décision prise le 31 janvier passé par la Cour Suprême,  a examiné à Nouadhibou  son dossier devenu très gênant dans un pays où ceux qui demandent sa tête sont légion par les ulémas, les hommes des médias et même les avocats. Nouakchott et Nouadhibou ont encore une fois été le théâtre de mouvements de foules très remontées contre Ould Mkhaitir. Des foules que les autorités se sont employées à dissuader. Les médias ont indiqué que les forces de sécurité mauritaniennes ont empêché une délégation des Oulémas et Imams de mosquées  en  Mauritanie d’assister au procès de Nouadhibou. Il s’agit d’un groupe qui a manifesté dans le cadre d’une initiative dénommée  « An Nosra » (soutien du prophète)  pour exiger la mise en application de la peine de mort. Le verdict qui vient de tomber est un soulagement qui intervient quelques jours après que des organisations internationales comme Human Rights Watch aient appelé les autorités mauritaniennes à annuler la condamnation à mort d’un détenu devenu encombrant depuis bientôt quatre ans.

Kissima

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