Un remaniement ministériel, le second du genre en 20 jours, a été annoncé ce soir par un communiqué de la Présidence de la République.
Ce nouveau changement prend de court les observateurs et dénote une instabilité chronique. Il est essentiellement marqué par la sortie du gouvernement du ministre de l’éducation nationale et de la Réforme du Système éducatif, Adama Bokar Soko. Remplacé par Brahim Vall Ould Mohamed Lemine récemment nommé à la tête du ministère de l’élevage, Soko était fraîchement rentré des Etats Unis où il avait pris part au sommet mondial sur l’éducation.
Soko a passé le week end chez lui à Boghé où il avait présidé aux côtés du Wali du Brakna la supervision de la finale de football du district.
Nommé ministre de l’enseignement fondamental dans le premier gouvernement de Mohamed Ould Bilal en 2019, il sera par la suite catapulté et devient Ministre Secrétaire Général de la Présidence de la République.
Inconnu du grand public et présenté comme un technocrate, il jouissait de la confiance du président de la République, ce qui explique son ascension fulgurante au sein des gouvernements successifs.
C’est pourquoi sa chute brutale pose beaucoup de questions. Son atterrissage au ministère de l’éducation n’a-t-il pas plu aux barons qui tirent les ficelles ? A-t-il été victime d’un règlement de compte ?
Quoiqu’il en soit, il y a anguille sous roche. En effet ce limogeage intervient quelques jours seulement après sa nomination à la tête de ce département considéré comme l’un des plus importants.
Soko était choisi pour piloter la nouvelle réforme de l’éducation. Il intervient aussi au lendemain du retour du ministre d’un long séjour aux Etats Unis et à la veille de la rentrée scolaire.
Ce limogeage est d’autant plus inattendu qu’il bouleverse l’agenda du président de la République qui devait présider demain une importante cérémonie concernant le secteur de l’éducation.
Rappelons que Brahim Vall Ould Mohamed Lemine qui hérite du portefeuille de l’éducation nationale a fait son baptême de feu au sein du gouvernement remanié précédemment. Il connait assez bien le secteur notamment à travers le projet SWEDD. Le nouveau ministre de l’éducation travaillait jusqu’à sa nomination au Fonds des Nations Unies pour la population (FNUAP) qui est un partenaire technique dudit projet.
Son expérience au sein du système des Nations Unies et sa connaissance du terrain devraient représenter une plus-value qu’il mettra au service du secteur de l’éducation qui en a cruellement besoin.
Bakari Gueye