Non à l’apologie des appartenances infra-étatiques

La référence systématique et obsessionnelle à la couleur de la peau ou à cette supposée communauté « ethnique », érigée en clef de lecture et en variable explicative exclusives, parasite le débat et compromet les chances de trouver des solutions viables à cette forte polarisation, porteuse d’incertitudes, qui taraude notre société.

Concrètement, en quoi la cooptation de ministres ou de directeurs supplémentaires, issus de la communauté négro-mauritanienne a-t-elle contribué à régler les problèmes prosaïques des populations pauvres dans la vallée ? En quoi la nomination de ministres maures a-t-elle amélioré les conditions de vie des populations bidhanes démunies au fin fond des Hodhs ? En quoi le choix de premiers ministres hratines a-t-elle transfiguré la vie des adwabas ?

Certes, nous devons combattre l’exclusion, sous toutes ses formes, les inégalités et les discriminations, mais ce sont des situations qui touchent tous les Mauritaniens, sans distinction. Et la solution n’est pas dans le repli frileux sur ces communautés « imaginaires » ni dans l’apologie des appartenances infra-étatiques, mais dans l’égalité des chances et la promotion d’un sentiment d’appartenance nationale qui rattache directement le citoyen à l’État de droit, sur la base d’une redistribution plus juste des richesses.

Attention, la propagation d’un discours qui classe les citoyens en fonction de leur appartenance « raciale », qui, au passage, ne rend pas compte du brassage et du métissage des Mauritaniens, encore moins de leurs choix politiques, est le moyen le plus efficace de les dresser les uns contre les autres.

Mohamed El Mounir

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